Les petites entreprises des religieuses
Reportages découverte, sur TF1, se penche sur l’artisanat monastique, plébiscité pour son gage de qualité
Pour faire vivre leur monastère, les religieuses sont plus que jamais la cheville ouvrière de petites entreprises de niche qui privilégient qualité et savoir-faire. Le point sur un quotidien millimétré, à suivre dans Reportages découverte, sur TF1. Aux cinq à sept prières par jour, selon les ordres religieux, s’ajoutent le travail quotidien, le stress des commandes et le démarchage commercial pour faire face à la raréfaction des dons et à l’entretien du patrimoine immobilier. Soeur Laure, du Carmel de Verdun, précise : « Le travail est lieu de prière. C’est un travail en silence et en solitude ». Point de papotage dans l’atelier, mais un bruit d’enfer entre l’engin qui injecte le duvet dans les couettes et la machine à coudre. Le système D fonctionne à plein régime avec une raquette de badminton pour enlever l’air et une baguette en bois pour répartir le duvet. La polyvalence est de mise. Soeur Laure est arrivée à l’âge de 24 ans au Carmel après six années de médecine : « Parfois je me sens un peu débordée et dépassée ». Lieu de prière, le couvent peut aussi devenir lieu de stress quand les commandes sont en baisse ou lorsqu’elles s’accumulent. À l’abbaye de Pradines (Loire), les soeurs entretiennent l’imprimante pour une commande de faire-part de mariage. À l’abbaye de SaintWandrille de Fontenelle (Seine-Maritime), les moines se débrouillent avec l’étiqueteuse des bouteilles de bière. À Notre-Dame de la Coudre (Mayenne), les cisterciennes
ont choisi la diversification. Elles exploitent une boutique d’artisanat, mais accusent une chute de 23 % des ventes. Soeur Marie-Pierre monte démarcher des commerçants à Paris sans oublier ses sept prières du jour via une application bréviaire pour smartphone. Les bénédictins, eux, organisent une conférence de presse pour faire connaître leur authentique bière de monastère. Chez tous la modération et la modestie sont de mise, dont ce sac à main communautaire,
utilisé pour les rares sorties professionnelles des carmélites, est le symbole. Mais le marché les pousse à aller de l’avant. Les cisterciennes vont lancer un nouveau parfum de flan ; les bénédictins une bière blonde ; les bénédictines l’impression de cartes postales, tandis que les carmélites s’affairent pour honorer commandes de couettes, oreillers ou gigoteuses…
Reportages découverte à 14 h 45 sur TF1