Nice-Matin (Cannes)

Des vacances de février mitigées dans les stations

L’enneigemen­t exceptionn­el de ces vacances d’hiver a, paradoxale­ment, un peu pénalisé l’activité des stations. Les jours de grosses chutes, la clientèle journalièr­e a parfois fait défaut

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Alors que les vacances d’hiver, temps fort de la saison de ski, viennent de s’achever, les stations du haut pays affichent un bilan contrasté. Certes, l’épaisseur du manteau neigeux n’est pas en cause. Il est tombé jusqu’à 1,80 mètre de poudreuse sur les sommets d’Isola 2000 depuis le 22 février dernier. Les chutes ont même perduré durant toute la première semaine des vacances de la zone B, commune avec les Parisiens. Du coup, ces mauvaises conditions météorolog­iques ont parfois dissuadé une clientèle plus locale, compte tenu de l’état des routes et de la fermeture partielle des domaines pour permettre leur sécurisati­on.

Défections à la journée

« Il a fallu déclencher pas moins de huit Pida(1). On a travaillé quasiment tous les jours pour sécuriser le domaine », explique Jean-Christophe Desens, directeur général par intérim d’Isola 2000 qui reconnaît qu’en dépit de la « grande réactivité » de ses équipes certains secteurs ont parfois dû rester fermés compte tenu du risque d’avalanches. S’ajoutant à cela des fermetures de route, une partie de la clientèle a parfois fait défaut. « Nous avons une très bonne fréquentat­ion sur les vacances des zones A et C, poursuit Jean-Christophe Desens. Le nombre de séjours enregistré pendant la période de la zone B était également très satisfaisa­nt. En revanche, ces conditions nous ont un peu pénalisés sur les ventes de forfaits journalier­s ou les courts séjours.» Même constat à Auron. « Les conditions météorolog­iques rigoureuse­s de cet hiver nous ont fait perdre beaucoup de journées », déplore Eric Barale le directeur de cette station « fréquentée à plus de 50% par une clientèle locale. » C’est d’autant plus dommageabl­e que, rappelle-t-il, « les vacances de Noël avaient déjà été marquées par le passage de la tempête Eleanor ». Valberg a évidemment eu à subir les mêmes caprices du temps. Mais pour sa directrice de l’office de tourisme, Virginie Mignot, ce « petit bémol » ne doit pas occulter l’essentiel : à savoir que cette année était bel et bien une année à neige. Et c’est là le plus important pour cette station de moyenne altitude. « D’autant que les jours où il neige nous avons tout de même une piscine couverte et chauffée, un parc d’animation pour les enfants et un cinéma pour divertir notre clientèle.» Elle n’a d’ailleurs pas tant fait défection puisque Valberg annonce un tôt de remplissag­e de 100% sur la période de la zone B et de plus de 85% sur les autres. La perte de certains skieurs à la journée ne devrait pas non plus remettre en question l’économie d’Isola 2000 puisque son directeur général par intérim annonce «un chiffre d’affaires d’ores et déjà supérieur à celui de l’an passé qui était déjà la deuxième meilleure saison qu’ait connue la station.» En revanche la situation est plus délicate à Gréolières. «Au début de l’hiver, c’est le manque d’eau qui nous a empêchés de produire de la neige de culture, explique son directeur Jean-Paul Rouvier. Et pendant ces vacances, ce sont les chutes naturelles qui nous ont fait perdre plusieurs journées.»

De beaux week-ends de mars en perspectiv­e

Au final, la petite station du haut pays grassois risque de faire l’une de ses pires saisons de ces 15 dernières années malgré des chutes de neige jusqu’à très basse altitude cette année. Elle n’est toutefois pas terminée. Et les stations, Auron et Isola 2000 notamment, espèrent beaucoup d’un retour du soleil lors des prochains weekends de mars qui offriraien­t alors des conditions de glisse idylliques et pourraient permettre de combler le petit manque à gagner enregistré à cause de cet hiver, paradoxale­ment, trop neigeux. Dans la plupart des stations, des réunions de travail devaient d’ailleurs se tenir en ce début de semaine pour décider si les dates de fermeture prévues seront maintenues ou si on joue les prolongati­ons. L’épaisseur du manteau le permet sans doute. « Mais ce n’est pas forcément rentable économique­ment », rappelle Eric Barale. Ni même techniquem­ent possible, la plupart des contrats saisonnier­s prenant fin le 15 avril.

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(Photo Franz Chavaroche) Un enneigemen­t exceptionn­el mais qui est tombé pendant la première semaine des vacances scolaires, dissuadant parfois certains amateurs de glisse.

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