Nice-Matin (Cannes)

Les escarres soignées grâce aux oeufs

La startup norvégienn­e Biovotec qui vient d’implanter sa R&D à Sophia a développé un procédé pour cicatriser les escarres chroniques. Elle va débuter des tests cliniques avec le CHU de Nice

- KARINE WENGER

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Tout est parti d’une idée un peu folle d’Henri-Pierre Suso, chercheur en génétique fonctionne­lle : remplacer le placenta des femmes enceintes utilisé dès les années  pour soigner les escarres chroniques par la membrane d’oeuf aux propriétés similaires. L’avantage de ladite membrane ? Son coût très faible : « Elle provient de casseries d’oeufs qui fournissen­t l’industrie agroalimen­taire », explique HenriPierr­e Suso qui, en janvier  à Oslo, cofonde Biovotec avec Ralf Schmidt. Trois ans de R&D seront nécessaire­s pour développer Dermarep, un pansement actif.

Certes, la matière première, les oeufs, est de bon marché et illimitée mais « Il a fallu trouver un procédé pour laver la membrane, la traiter, la sécher et pulvériser. » La difficulté principale a été de faire « Un produit efficace qui soit le moins cher possible pour les hôpitaux qui ont un budget restreint. »

Biovotec veut devenir le standard des soins des escarres et des plaies chroniques. Après les tests précliniqu­es réalisés à Lyon, il lui faut valider la phase d’essai clinique qui se déroulera cet été au CHU de Nice et au Royaume-Uni. Si les résultats (en fin d’année pour Nice) sont concluants, le marquage commercial débutera fin . Biovotec cible le BtoB avec les maisons de retraite, les CHU, les hôpitaux, cliniques...

www.nicematin.com Biovotec emploie sept personnes en Norvège (siège social), en Irlande (laboratoir­e) et depuis peu au Business Pôle de Sophia Antipolis où, grâce à Team Côte d’Azur, elle vient d’implanter sa R&D dirigée par HenriPierr­e Suso. Pourquoi Sophia ? « Pour son écosystème, l’importance de la silver economy et de la cosmétique, très développée­s sur le territoire. » Pas encore de chiffre d’affaires mais de nombreux projets pour développer d’autres produits, toujours à base de membrane d’oeufs : « Nous sommes en discussion avec l’Imredd. »

En France, près de deux millions de personnes souffrent de plaies chroniques, un chiffre en constante augmentati­on en raison du vieillisse­ment de la population. A base de protéines structurel­les, Dermarep se présente sous la forme d’un film très fin qui se dépose sur l’escarre. Il la protège de toute agression extérieure et se dissout en trois minutes lorsqu’il est en contact avec l’humidité de la peau. Ses principes actifs pénètrent dans l’escarre pour réduire l’inflammati­on et aider à la cicatrisat­ion. Dermarep s’adresse aux seniors de plus de  ans et aux diabétique­s. Il a pour objectif de réduire le coût de l’hospitalis­ation et le temps de soin des infirmière­s.

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(Photo K.W.) Henri-Pierre Suso, cofondateu­r de Biovotec et responsabl­e de la R&D à Sophia Antipolis.

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