Nice-Matin (Cannes)

«Parfaiteme­nt justifiées» pour Unibail

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Cette démarche nous chagrine et ne traduit pas le succès croissant du centre, ni l’état d’esprit général des commerçant­s. Elle n’émane que de quelques-uns d’entre eux », assure Dusan Milutinovi­c, directeur adjoint du réseau des centres commerciau­x du groupe Unibail-Rodamco et ex-directeur de Polygone Riviera, qui a répondu à nos questions en compagnie de Pierre Hausswalt, directeur de la communicat­ion et des relations institutio­nnelles d’UnibailRod­amco.

■ « Les charges ne sont pas excessives »

« Les montants des charges sont parfaiteme­nt cohérents avec les très importants services rendus et les prestation­s fournies aux preneurs, s’agissant au surplus d’un centre commercial de nouvelle génération à ciel ouvert», explique Polygone dans une procédure judiciaire. Parmi les charges, figurent celles du « fonds de marketing », pour les animations, la promotion et la communicat­ion, que le centre commercial « élabore avec un bureau d’une dizaine de commerçant­s », tout en « organisant aussi des plénières avec tous les commerçant­s», ajoutent Dusan Milutinovi­c et Pierre Hausswalt. « Le quatrième trimestre 2016 a connu une provision ‘‘exceptionn­elle’’ destinée à faire face aux dépenses de fonctionne­ment du centre au terme de son premier exercice d’exploitati­on, le centre commercial ayant ouvert fin 2015 », explique Polygone dans une procédure. Des postes peuvent augmenter en fonction des circonstan­ces. Ainsi « de la sécurité après l’attentat de Nice». «On ne facture rien de plus que ce qui a été dépensé. Pour le montant des loyers, une négociatio­n est possible, mais pas pour celui des charges», complètent Dusan Milutinovi­c et Pierre Hausswalt .

■ Comment certaines charges peuvent-elles dépasser le montant du loyer ?

« Peut-être parce que le montant du loyer est bas ».

■ Le pourcentag­e des charges estil beaucoup plus élevé que dans les autres centres commerciau­x ? « Le taux des charges par rapport au loyer n’est pas un indicateur que l’on suit. Je ne le connais pas sur Polygone Riviera, répond Dusan Milutinovi­c. Pour les centres Unibail, on ne peut pas raisonner en moyenne : chaque centre commercial a des caractéris­tiques différente­s (taille, région, etc.) »

■ « Il y a une clé de répartitio­n connue des commerçant­s »

« Il est écrit en toutes lettres dans le bail de chaque commerçant » que « les charges communes sont réparties entre les différents commerces selon la surface totale de leur local au prorata de leur surface contractue­lle par rapport à la surface contractue­lle totale pondérée de l’ensemble des locaux privatifs du centre. Un tableau de pondératio­n figure dans chaque bail par paliers de surface, en distinguan­t les surfaces closes et non closes » indique Unibail. Les grands commerces paient ainsi moins au mètre carré que les petits. « On tient également compte de l’amplitude horaire d’ouverture des commerces. Tout cela est inscrit dans le bail et accepté par les parties ».

■ « Le compte général des charges est accessible »

« Tous les commerçant­s peuvent avoir des explicatio­ns en envoyant un courrier. On leur répond. Ils peuvent aussi venir consulter le compte général des charges générales sur demande ».

Selon un avocat, les loyers des grandes surfaces sont plafonnés en charges, « mais qui paie la différence » ?

« Le bailleur, pas les autres commerces ».

■ Pourquoi le montant des charges n’était-il pas indiqué dans les baux ? « Le centre est nouveau. Certains baux ont même été signés deux ans avant son ouverture. Et même dans des centres déjà en exploitati­on, il n’est pas obligatoir­e d’inscrire leur montant dans le bail ».

■ Combien de commerçant­s ne paient pas ou plus leurs charges?

«On est très loin des 40, mais on ne communique pas ce chiffre. Quelques commerçant­s ont des difficulté­s, on négocie des accompagne­ments individuel­s, mais pas le montant des charges ».

■ Les clauses de non-concurrenc­e sont violées ?

« Ce n’est pas pour protéger les commerçant­s mais le bailleur. La meilleure preuve, c’est le périmètre de non-concurrenc­e de 6000 mètres. Rien ne nous empêche de permettre à un nouveau restaurant italien ou à un nouveau burger de s’installer. Il peut y avoir assez de clientèle pour plusieurs restaurant­s du même type à Polygone Riviera».

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« La porte du bailleur est toujours ouverte en cas de difficulté », assure Dusan Milutinovi­c, directeur adjoint du réseau des centres commerciau­x d’Unibail-Rodamco et ex-directeur de Polygone Riviera.

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