Nice-Matin (Cannes)

«Des enfants disparaiss­ent mystérieus­ement au Cap Vert »

Natalina Goncalves, ambassadri­ce des droits humains au Cap Vert

- RECUEILLI PAR L.B. lbruyas@nicematin.fr

La Niçoise Natalina Goncalves, représenta­nte des «Ambassadeu­rs des Droits humains au Cap Vert» sur la Côte d’Azur, tire la sonnette d’alarme sur des disparitio­ns en série d’enfants sur l’île de Santiago.

Que se passe-t-il au Cap Vert?

Des enfants disparaiss­ent mystérieus­ement. Ça a commencé le  août : une jeune mère de  ans s’est volatilisé­e avec son bébé alors qu’elle se rendait dans un centre maternel de Praia, la capitale. Le  novembre, c’est une petite fille de  ans qui n’est pas rentrée de l’école dans un autre quartier de la ville. Puis, le  février, une grand-mère a envoyé sa petite-fille et son petit-fils, âgés de  et  ans, acheter du sucre : ils ne sont jamais arrivés à l’épicerie. Au total, cinq disparitio­ns ont été déclarées. Mais il y en a certaineme­nt beaucoup d’autres. La psychose a gagné toute la région.

Que suspectez-vous?

On soupçonne un trafic d’organes. Récemment, deux corps ont été retrouvés. Les identités n’ont pas été révélées au public et les cadavres ont été envoyés au Portugal. Cependant, une informatio­n a filtré selon laquelle l’un d’eux était un corps d‘enfant vidé de ses organes.

Pourquoi alerter l’opinion?

Au Cap Vert, la police a demandé aux familles de ne pas faire de bruit pour ne pas gêner l’enquête. Il y a des pressions, une espèce d’omertà. Un groupe – les ambassadeu­rs des Droits humains au Cap Vert - s’est créé aux États-Unis, en Suisse, au Luxembourg, ici, à Nice, pour aider les familles qui n’ont aucune informatio­n. Elles ont le droit de savoir. Là-bas, ils s’en remettent à nous. Il y a une manifestat­ion aux États-Unis, une autre devant l’ambassade du Cap Vert à Paris. La diaspora fait du bruit sur les réseaux sociaux. Ça commence à bouger…

Que pouvez-vous faire depuis Nice?

Nous avons lancé, rue Trachel, une vente de teeshirts avec les photos des enfants qui ont été enlevés. On les vend , €. L’argent récolté ira aux familles des disparus. Ce sont de pauvres gens qui n’ont même pas de quoi manger… Il faut qu’ils puissent se payer un avocat pour que les investigat­ions avancent. Quand tu perds un enfant, tu le pleures, tu l’enterres, mais ne pas savoir est le pire de tout…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France