Nice-Matin (Cannes)

RUGBY France, le bond en avant

Le renouveau des Bleus, qui reviennent de tellement loin, est réjouissan­t mais encore fragile

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Le déclic tant attendu? Le XV de France s’est acheté un peu de confiance et quelques certitudes après sa victoire au forceps contre l’Angleterre samedi dans le Tournoi des six nations (22-16), qui passeront au révélateur gallois lors de la dernière journée à Cardiff.

Un état d’esprit

« Je crois que quelque chose est en train de se passer à l’intérieur. Déjà, les garçons gagnent, j’espère que cela va leur apporter beaucoup de confiance», a voulu croire l’entraîneur des arrières Jean-Baptiste Elissalde. Les Bleus reviennent en effet de tellement loin -- huit test-matches sans victoire jusqu’à celle contre l’Italie lors de la précédente journée -- que le moindre succès leur permet d’engranger la confiance nécessaire sur la route du redresseme­nt. « J’espère que (ce succès) va (...) leur faire prendre conscience qu’ils sont capables de réaliser des matches comme ça face à la deuxième nation mondiale », a ainsi déclaré l’entraîneur des avants Julien Bonnaire. Au-delà du résultat brut, les Bleus version Jacques Brunel disposent selon Bonnaire d’un « fonds de commerce » sur lequel capitalise­r: l’état d’esprit affiché, matérialis­é par une défense irréprocha­ble (95% de réussite au plaquage et de nombreux ballons grattés

e

Samedi : Irlande (bo) - Ecosse France - Angleterre (bd) Hier : Galles (bo) - Italie

Classement 28-8 22-16

38-14 Pts J Dif dans les regroupeme­nts).

À l’épreuve du feu gallois

L’équilibre est cependant évidemment précaire après seulement deux victoires de suite avant de se rendre dans l’enfer de Cardiff samedi prochain, où le XV de France n’a plus gagné depuis le Grand Chelem 2010. « Si on en prend 40 la semaine prochaine on va encore se faire ‘’désosser’’ donc il faut rester humbles », a ainsi reconnu Mathieu Bastareaud. Les Bleus qui peuvent terminer deuxièmes comme cinquièmes du Tournoi, s’y rendront cependant ambitieux. « Le discours de Jacques c’est: ‘’il y a quelque chose de bien à aller faire la semaine prochaine, un podium à aller chercher, on ne peut pas se permettre de la décontract­ion’’», a déclaré Jefferson Poirot. Car le pilier gauche s’est souvenu avoir vécu « il y a deux ans au Millennium le match qui m’a le plus marqué physiqueme­nt ». Les Gallois, qui ont seulement perdu à domicile dans le Tournoi contre l’Angleterre ces quatre dernières années, proposeron­t en effet un défi intense. « Plus ils multiplien­t les temps de jeu, plus tu entres dans la zone rouge, et plus les faits de jeu se retournent contre toi, par des pénalités, des contreatta­ques. Il faudra y penser », a analysé Elissalde.

Conquête et réalisme

Bonnaire a prévenu : à Cardiff, les Bleus ne pourront se permettre d’afficher les lacunes étalées samedi. « Il faudra faire beaucoup mieux, tout le monde en est conscient ». En conquête d’abord. «En touche (cinq perdues, NDLR), on n’a pas respecté ce qu’on avait mis en place cette semaine », a expliqué l’entraîneur des avants. Autre refrain récurrent, le manque de réalisme affiché à l’approche de l’enbut adverse, notamment en milieu de seconde période. « On est tellement impatients et pressés de scorer qu’on en perd nos principes. Pas mal de joueurs s’isolent, des gestes techniques dans les collisions ne sont pas bien réalisés. On perd un peu le fil, a souligné Elissalde. Après les franchisse­ments, le dernier passage au sol n’a pas été bon, a-t-il ajouté. Il y a encore des progrès à faire ». Dès samedi, si possible.

“Ce

qui est dur avec Lionel (Beauxis), c’est qu’on se souvient toujours de ce qu’il ne fait pas bien.”

J.B. ELISSALDE, l’entaîneur des arrières tricolores, à propos du coup de pied en touche raté de l’ouvreur contre l’Angleterre.

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