Pourquoi Scalian a mis en place des méthodes agiles Innovation
En développant en interne des solutions agiles de management, l’agence de Sophia est devenue le laboratoire d’expérimentation du groupe international
Pour accompagner nos clients dans leurs projets et dans l’optimisation de leurs performances, explique Antoine Delugeau, directeur de la R&D de Scalian, nous devons réinventer leur façon de travailler en utilisant des méthodes agiles. Elles permettent d’être réactif au changement, d’impliquer les clients de bout en bout du projet, de réduire le time to market. » Peut-on prôner l’agilité chez ses clients si on ne l’est pas aussi en interne ? «Il y a deux ans, reprend Antoine Delugeau, par ailleurs en charge de l’animation technique de l’agence de Sophia, on s’est demandé comment insuffler un sentiment d’appartenance à Scalian à des consultants qui passaient le plus clair de leur temps, détachés chez les clients. On a donc développé nos propres solutions agiles. » C’est ainsi que l’agence de Sophia Antipolis est devenue laboratoire d’expérimentation. Des méthodes dupliquées pour le groupe entier.
Des cycles de feedback plus courts
Les dirigeants de Scalian Sophia ont appliqué à eux-mêmes les principes de leur métier : trouver des leviers pour créer de la valeur en permanence. « En tant que managers, on doit s’intéresser aux développements commercial et technique, reprend Antoine Delugeau, mais aussi à celui des collaborateurs. Pour impliquer les consultants et les faire venir plus souvent à l’agence, nous avons introduit des cycles de feedback tous les deux mois. Les évaluations annuelles ou bisannuelles sont long-termistes et il peut se passer beaucoup de choses dans la vie d’un chef de projet dans cet intervalle. » Un feedback qui va dans les deux sens : le consultant est évalué sur la qualité de son travail ; son N+1 sur son écoute, son management...
Ateliers dojo
Autre initiative de l’agence : le dojo mensuel. Rien à voir avec le judo: « Ce sont des ateliers d’expérimentation d’une heure et demie durant laquelle on vient essayer des pratiques en management de projet, de nouvelles techniques agiles, animer une session de design thinking… Pour tester et échouer. L’échec est important. L’agilité, c’est aussi la reconnaissance du droit à l’erreur.»
Communauté Scalian
D’ailleurs, la communauté Scalian est issue d’une expérimentation ratée. « Début 2017, on a cherché à fédérer autour de communautés spécialisées : celles des formateurs, des outils-process… Au bout de quelques mois, on s’est rendu compte que cela ne fonctionnait pas et que l’on se restreignait dans nos échanges. On a donc décidé de l’ouvrir aux 2 500 collaborateurs du groupe.» La communauté Scalian était née : elle donne la possibilité à un consultant qui a besoin de recul de partager ce qu’il vit avec ses pairs qui lui apportent une autre vision. «Il n’y a pas de meilleure solution mais la décision du groupe est toujours meilleure que celle de l’individu, souligne le directeur de la R&D. C’est aussi être dans une démarche d’amélioration continue et de se nourrir de l’expérience de chacun. » Toutes les initiatives prises à Sophia ne trouvent pas toujours un écho favorable dans le groupe : « Un vendredi par mois, on amène, par roulement, son animal de compagnie à l’agence. Si ça plaît beaucoup ici, ce n’est pas sûr que cela fonctionne ailleurs», analyse Antoine Delugeau…
Empowerment
Qu’y a-t-il donc dans l’air de Sophia pour que l’agence soit devenue un creuset d’expérimentation agile? «L’équipe managériale a la volonté d’être différente pour attirer d’éventuels candidats, éviter le turnover. On a instauré une vraie dynamique d’agence. » L’empowerment ainsi donné aux collaborateurs a résolu deux problématiques : impliqués et bien dans leur job, les consultants font du bon boulot et les clients sont satisfaits. Jimmy Humphreys, directeur du développement et de la communication de Sclavo Environnement.