« Une année fantastique »
Kaba Diawara, qui recevra le trophée de l’Ancien Aiglon dimanche, n’est resté qu’une saison à l’OGC Nice, celle où le club a retrouvé l’élite en 2002/2003. Il s’en souvient comme si c’était hier
Prêté par le Paris SG, il fut l’un des grands artisans de la superbe saison du Gym en / lors du retour en Ligue du club (e à la trêve, e au final). Avec buts à son compteur, Kaba Diawara avait réalisé la saison la plus prolifique de sa carrière. Il n’est resté qu’un an sur la Côte d’Azur mais son passage a marqué les supporters. Ces derniers auront l’occasion de le retrouver dimanche au Café des Aiglons à partir de h – où il sera en compagnie d’une autre ancienne gloire du Gym et du PSG, Nambatingue Toko – pour évoquer cette belle période. En attendant, Kaba était au bout du fil hier pour enclencher la machine à remonter le temps et évoquer le Nice - PSG de dimanche.
Kaba, que faites-vous actuellement ?
Je suis manager général de la sélection de Guinée et je commente aussi le foot sur Canal + Afrique.
Dimanche, vous revenez donc à Nice à l’invitation du club...
Oui, je suis content. Le club m’avait déjà invité à deux ou trois reprises mais je n’avais pas pu me libérer. Cette fois est la bonne ! En plus, c’est pour un gros match entre deux de mes anciens clubs. Et ce sera aussi ma première à l’Allianz Riviera.
Vous, c’était le Ray votre jardin...
Oui. Je n’ai passé qu’une année à Nice mais quelle année !
Votre plus beau souvenir de cette saison-là ?
C’est malheureux mais ce sont deux matchs nuls. Celui au Parc (-, le août ) et l’autre à Lyon (-, le novembre ). Face à l’OL, Pancho (Abardonado) marque le but du - en toute fin de match alors que Lyon avait la grosse équipe, jouait la Champion’s League. Nous, on avait une équipe de revanchards avec des gars qui avaient faim et on arrive à les accrocher. Je me souviens encore de Juninho qui s’énerve parce qu’on leur tenait tête. Poussin Meslin et Majid Ben Haddou s’étaient blessés juste avant. On a joué avec cette charge émotionnelle pour deux potes qui étaient sur le flanc.
Ce n’est pas votre triplé contre Strasbourg lors de la e journée au Ray (-) ?
Oui mais ça, c’est une satisfaction individuelle. C’était particulier parce que c’était mon e match en Ligue et que Strasbourg, qui devait me prendre la saison précédente, ne l’avait
pas fait car ils pensaient que mon genou n’allait pas tenir. Je préfère les joies collectives. Le match à nul à Lyon, c’était ‘‘Whaou !’’. Tout un symbole ! Il y a eu aussi la victoire à Auxerre (-, le novembre ), où Sammy Traoré rentre et marque en taclant le e but. Tout le monde rentre sur le terrain, on lui saute dessus, on le frappe ! L’AJA avait la grosse équipe avec Mexès, Boumsong, Kapo... C’était vraiment une année fantastique ! Que des bons souvenirs.
Qui était le plus drôle dans le vestiaire ?
On était pas mal ! Sammy Traoré, Laurent Gagnier, Pancho Abardonado, Patrick Barul... Même José Cobos, qui était pourtant vieux et capitaine, avait son grain de folie (il se marre). Un souvenir de e ? On a fait quelques petites bêtises mais je ne peux pas les raconter (rires) !
mitemps Votre plus beau but avec Nice ?
A Monaco (le avril ), je rentre et je mets une pichenette pour battre Roma en fin de match.
‘‘ Je ne devais pas jouer, finalement je suis remplaçant et on gagne - au Louis-II dans le derby. Les gars avaient fait un gros match en intensité avant. Le stade était complètement niçois. La communion avec les supporters après la rencontre fut un grand moment.
Et dans votre carrière ?
C’est avec la Guinée contre le Botswana (-) pour les éliminatoires de la Coupe du monde . Moi qui ne tire jamais de loin, je mets une frappe de mètres en pleine lunette. J’ai eu un peu de chance car il y a eu juste un petit rebond avant ma tentative. Ce jour-là, j’ai frappé aussi fort qu’Everson !
Le meilleur défenseur contre qui vous avez joué ?
Il y en a eu deux. Nesta contre qui j’avais joué avec l’OM en Champions’League face à la Lazio. Sinon Gabriel Heinze. C’était un chien, il ne lâchait jamais rien. Mais lors de ce fameux match à Paris où on fait - avec Nice, j’arrive à lui mettre un peu la misère et à offrir une passe décisive sur notre but. Le meilleur joueur avec qui vous avez évolué ? Il y en a eu beaucoup : Okocha à Paris, Bergkamp, Suker, Anelka, Henry à Arsenal, Benarbia à Bordeaux... Mais le plus grand c’était Zizou à Bordeaux. Il rendait simple ce qui était compliqué.
Votre avis sur le Gym actuel ?
Au moment où on pense qu’ils sont relancés, ils font un faux pas et ça m’énerve ! On aimerait tellement qu’ils s’installent chaque saison dans les cinq premiers. Moi, je me jette sur les résultats le soir, j’attends qu’ils enchaînent mais ils sont un peu trop irréguliers.
Vous n’êtes resté qu’un an à Nice mais on sent que le club compte beaucoup pour vous...
Oui, c’est les résultats du Gym que je regarde en premier avec ceux de Bordeaux. Ce sont deux clubs spéciaux pour moi.
Balotelli ?
C’est la classe, la star et pas un mauvais garçon comme certains ont pu le dire. Il enchaîne les bonnes performances et je pense qu’il va revenir en équipe d’Italie.
Plea ?
Ce n’est pas parce qu’il vient de mettre buts mais je trouve qu’il a énormément progressé dans son volume de jeu. Si Balotelli ne reste pas la saison prochaine mais que Plea est encore là, Nice n’a pas à s’inquiéter.
Saint-Maximin ?
Il aime beaucoup dribbler. Il faut qu’il dépouille son jeu. Mais il a une qualité d’accélération impressionnante qui devrait le mener très haut. A lui d’écouter les bons conseils et à penser à être plus efficace que spectaculaire. Qu’il prenne exemple sur Cristiano Ronaldo. Au début de sa carrière, il était plein de chichis mais maintenant, il les met toutes au fond.
Votre avis sur le PSG ?
Ils ont envie de tout croquer. En championnat, ils y arrivent en tout cas. Ils savent qu’à Nice ce n’est jamais facile, donc ils vont prendre le match au sérieux.
Comment Nice pourra les faire douter ?
Nice doit faire un gros match. A la Niçoise. Il faut se servir du public, faire un gros pressing d’entrée, essayer d’enflammer le stade pour qu’il pousse derrière. Les gens n’attendent que ça. Des matchs comme ça, il n’y en pas beaucoup dans la saison. Les joueurs n’ont pas besoin de motivation sur ce genre de rencontre.
Un pronostic ?
Une victoire - des Niçois. J’espère leur porter bonheur en venant dimanche ! Il reste encore quelques places disponibles pour le Nice - PSG de dimanche. Rendez-vous sur le site du club (www.ogcnice.com), à la boutique officielle (4 Place Masséna) ainsi que dans les points de vente Nice Matin / OGC Nice.
Notre nul à Lyon (-), tout un symbole ! ”