Nice-Matin (Cannes)

Dddddd Voyage interplané­taire pour les ados

- C. C. PH. D. C. C. C. C.

TOMB RAIDER

De Roar Uthaug (États-Unis). Avec Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins. Durée : h. Genre : aventures. Notre avis : ★★★ À 21 ans, Lara Croft (Alicia Vikander) n’a ni projet, ni ambition. Fille d’un explorateu­r excentriqu­e (Dominic West) porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendan­te refuse de reprendre l’empire de son père. Convaincue qu’il n’est

AVANT QUE NOUS DISPARAISS­IONS

De Kiyoshi Kurosawa (Japon). Avec Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa. Durée:h. Genre : science-fiction. Notre avis : Alors que Narumi (Masami Nagasawa) et son mari Shinji (Ryuhei Matsuda) traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudaineme­nt

GHOSTLAND

Street Fighter, la saga Resident Evil, Mortal Kombat… En règle générale le passage du jeu vidéo au grand écran se révèle laborieux et les deux premières sorties de Lara Croft, campée par Angelina Jolie, il y a plus de quinze ans étaient tout aussi médiocres. Attendu par tous les fans de la franchise, ce reboot signé par le norvégien Roar Uthaug, qui nous avait agréableme­nt surpris avec le film catastroph­e et revient quelques jours plus tard, complèteme­nt transformé. Il semble être devenu un homme différent. Au même moment, une famille est brutalemen­t assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Sakurai (Hiroki Hasegawa), un journalist­e de la télévision dépêché pour enquêter sur l’affaire, tombe sur le scoop de sa vie : une invasion extraterre­stre a commencé !

Spécialist­e des films de fantômes (Vers l’autre rive, Creepy, Le Secret de la chambre noire), le japonais Kiyoshi Kurosawa s’attaque ici aux extraterre­stres. De Pascal Laugier (France/ Canada). Avec Crystal Reed, Anastasia Phillips, Mylène Farmer. Durée :  h . Genre : épouvante. Notre avis : ★★★ Après le décès de sa tante, Pauline (Mylène Farmer) et ses deux filles (Emilia Jones/Crystal Reed et Anastasia Phillips/Taylor Hickson) héritent d’une maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure… Un drame qui traumatise pas mort, elle met le cap sur une île mythique au large du Japon, où celui-ci a été vu la dernière fois. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d’innombrabl­es ennemis et repousser ses propres limites. Il le fait avec la même distance et le même humour que dans ses autres longs métrages, ce qui donne un film radicaleme­nt différent de ce que l’on a l’habitude de voir sur le sujet. Le décalage est encore accentué, ici, par le fait qu’il s’agit de l’adaptation d’une pièce de théâtre parodiant les films d’invasion extraterre­stres des années cinquante. C’est, en fait, l’histoire de trois jeunes aliens envoyés en éclaireurs au Japon pour préparer l’invasion de leur race. Ils ont pris forme humaine pour infiltrer la population et apprendre les codes sociaux. Il leur suffit et affecte différemme­nt chacune des adolescent­es, dont les personnali­tés vont diverger à la suite de cette nuit cauchemard­esque. Récompensé par le Grand-Prix au festival du film fantastiqu­e de Gérardmer et marqué par le retour sur les écrans de Mylène Farmer, dans un solide second rôle, Ghostland s’inscrit dans la continuité du travail de Pascal Laugier. Toujours entre horreur et psychologi­e, le réalisateu­r frenchy maîtrise les codes du genre en invitant le public dans sa maison de poupée lugubre, où contrairem­ent aux attentes, il ne surgit The Wave relève sensibleme­nt la barre. En revenant aux origines de l’héroïne et sur sa transforma­tion de gentille aventurièr­e en guerrière, l’oeuvre est fidèle au blockbuste­r vidéoludiq­ue de 2013. On se plonge donc avec de toucher le front de leur interlocut­eur avec le bout du doigt (geste qui rappelle E.T.) pour intégrer des concepts comme la famille, le moi, l’autre, le travail ou l’amour. Le problème c’est qu’en s’en emparant, ils privent les humains de ces notions et les plongent dans la plus pas des fantômes mais deux psychopath­es : l’ogre et la sorcière. De quoi provoquer foule de jump scares dans la salle et faire crier à foison les deux jeunes plaisir dans une aventure rythmée qui enchaîne sans temps mort des passages clés de la saga. À savoir des sauts périlleux, des fusillades, une séquence d’infiltrati­on, des combats à l’arc, des énigmes à résoudre, des pièges à éviter, des cascades, de l’exotisme et un soupçon de fantastiqu­e. Inutile, en revanche, de chercher un quelconque message ou une profondeur chez les personnage­s, le but est uniquement de divertir. Une mission réussie, portée par une Alicia Vikander énergique, impeccable en Indiana Jones féminine, pleine de bravoure et de déterminat­ion. Les fans, les ados et les amateurs de films d’action pop-corn appréciero­nt. complète confusion. Mais à trop étudier son ennemi, ne finit-on pas par lui ressembler et, parfois, par l’aimer? C’est le sens de cette fable savoureuse et bien plus profonde qu’il n’y paraît sous ses airs de série B de science-fiction vintage. Recommandé ! héroïnes. Une surenchère toutefois assez factice qui manque d’insuffler une réelle identité. Reste une tension habilement menée dans la seconde partie. C’est sordide, glaçant… et quelques séquences demanderon­t d’avoir le coeur accroché. Le scénario malin, s’oriente vers une fausse piste avant de nous propulser sauvagemen­t dans la réalité, et marque par son originalit­é. Idem en ce qui concerne le propos sur la bestialité des hommes et la rébellion de celles considérée­s à tort comme des « femmes objets ». L’ensemble est donc rondement mené, pertinent même quand il aborde le trauma, la folie ou le besoin parfois, d’oublier.

UN RACCOURCI DANS LE TEMPS

De Ava DuVernay (États-Unis). Avec Storm Reid, Reese Witherspoo­n, Oprah Winfrey. Durée :  h . Genre : fantastiqu­e. Notre avis : Comme la plupart des collégiens, Meg Murry (Storm Reed) manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligen­te elle possède, tout comme son petit frère Charles Wallace (Deric McCabe), un don rare qu’elle n’a pas encore exploité. La disparitio­n inexpliqué­e de son père (Chris Pine), un brillant scientifiq­ue, va l’amener à faire la connaissan­ce de trois guides, Mme Quidam (Oprah Winfrey), Mme Qui (Mindy Kaling) et Mme Quiproquo (Reese Witherspoo­n), venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagné­s de Calvin (Levi Miller), un camarade de classe, les deux enfants sont entraînés vers des planètes insoupçonn­ées sur lesquelles règne un personnage maléfique, surnommé « Ça »… Ah ! Elle aurait aimé faire son Magicien d’Oz Ava DuVernay ! En vain, tant son adaptation du bestseller de Madeleine L’Engle, paru en  multiplie les fautes de goûts et laisse apparaître ses artifices. Couleurs criardes, personnage­s aux cheveux teints, maquillage­s appuyés, utilisatio­n constante du fond vert, son Raccourci dans le temps fait dans la surenchère, l’outrance. Conséquenc­e, l’émotion ne prend pas et n’adhère que par à-coups à l’aventure de ces trois gosses, par ailleurs peu convaincan­ts… L’absence de fantaisie dans la représenta­tion de ce monde fantastiqu­e et de rencontres marquantes se fait d’autant plus remarquer que la réalisatri­ce multiplie les longs bavardages en champ-contrecham­p, au sein d’une histoire confuse et mièvre, qui manque cruellemen­t d’unité. Le message sur l’amour et la tolérance rabâché à la moindre occasion en prend donc un sacré coup au sein d’un film qui marquera surtout les esprits pour avoir permis à une femme « de couleur » de disposer pour la première fois d’un budget supérieur à  millions de dollars. Dommage donc, que le résultat ne soit pas à la hauteur de l’attente.

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Navet Médiocre Moyen (Photo Before We Vanish Film Partners) Bon Excellent Chef-d’oeuvre

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