Macron et Merkel mettent le cap sur la réforme de l’UE
Enfin stabilisée au pouvoir, la chancelière allemande Angela Merkel est venue hier à Paris pour préparer avec Emmanuel Macron les réformes « claires et ambitieuses » sur lesquelles, ils veulent s’accorder d’ici juin pour relancer une Europe «bousculée». Les deux dirigeants ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions aux multiples défis auxquels l’Europe fait face : crise migratoire, progression des formations eurosceptiques dans l’Union, tensions diplomatiques internationales et réformes des institutions européennes. Emmanuel Macron attendait depuis des mois que la situation politique allemande se stabilise pour faire redémarrer le fameux «moteur franco-allemand », si souvent mis à contribution pour faire évoluer les dossiers européens. Le président français a fait plusieurs propositions de réformes institutionnelles pour l’Europe, comme un budget européen ou un ministre des Finances de la zone euro, mais les négociations s’annoncent délicates avec une Angela Merkel soumise à un accord de coalition pour gouverner à Berlin. Un sommet européen, qui s’annonce crucial, est prévu les 28 et 29 juin. Et les autres partenaires ne voient pas nécessairement d’un bon oeil la prise en main franco-allemande des destinées européennes. Pour l’heure, ces dossiers patinent et les dirigeants bruxellois attendent justement l’implication directe des leaders. « Il est nécessaire que les dirigeants de l’UE s’impliquent directement pour avancer» ,a plaidé hier le président du Conseil européen Donald Tusk, après avoir constaté les faibles progrès jusqu’ici réalisés par les ministres des Finances de la zone euro, parlant d’un «consensus limité» avant le sommet européen des 22 et 23 mars.