Nice-Matin (Cannes)

Risque terroriste : Cannes a un plan

«On a développé un vrai savoir-faire»

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Cannes est reconnue par le ministère des Affaires étrangères pour son expertise dans la lutte contre le risque terroriste. La Ville a décidé d’investir M€ en équipement­s de pointe pour se prémunir contre cette menace.

Lors du dernier conseil municipal, la Ville de Cannes a décidé d’accorder 2 M€ supplément­aires à la lutte contre le terrorisme. Lesquels s’ajoutent aux 5 M€ déjà dépensés pour se prémunir au maximum de cette menace. Un investisse­ment lissé sur plusieurs années qui atteste d’une démarche municipale très active en la matière.

Quels sont les investisse­ments à venir pour mieux se protéger ?

Dès ce printemps, les établissem­ents de la petite enfance bénéficier­ont de travaux de sécurité : rehausseme­nt de clôtures, occultatio­n des fenêtres et portillons, comme on l’a déjà fait pour les écoles. Avant la rentrée scolaire , l’installati­on de sirènes dans les écoles et les crèches sera finalisée (pour   €).

Bientôt des bornes rétractabl­es pour empêcher les camions kamikazes ?

La rue Macé est déjà équipée. Ces bornes résistent à un poids lourd lancé à  Km/h. D’autres rues perpendicu­laires à la Croisette seront équipées ( €). On travaille aussi à la fermeture des entrées de la ville, avec l’installati­on de guérites blindées, sur AlexandreI­II et place de Gaulle. C’est à l’étude.

Autres moyens de se préparer au pire : les exercices. Quelles leçons en avez-vous tiré ?

Tous les six mois, on fait des exercices de gestion de crise en interne. La clef de la bonne prévention, c’est de se mettre à la place des terroriste­s et dans l’état d’esprit de celui qui veut passer à l’acte. C’était nouveau pour nous. C’est très formateur. On a aussi compris qu’il fallait veiller au surattenta­t.

Quel est le pire scénario redouté ?

Je ne le dirais pas. Mais disons qu’on envisage tout. Même une menace par bateau.

C’est-à-dire ? Y a-t-il eu des embauches liées à la prévention du terrorisme ?

Non, l’effectif est stabilisé à . On a plutôt misé sur la formation et l’équipement. Les policiers vont suivre une formation de réaction face aux tueurs de masse, formation dont la police nationale bénéficie déjà. Côté armement, nous devions être en mesure de s’adapter à cette nouvelle menace. Du revolver de six coups, on a été équipé de pistolets semi-automatiqu­es à  cartouches. Mais les armes longues permettant de viser de loin nous sont toujours interdites.

Pourquoi opter pour une brigade cynophile ?

On souhaitait faire de la détection d’explosifs et de stupéfiant­s. On a créé une unité cynophile l’été dernier, avec l’objectif de  maîtres chiens. Il y en a déjà dix aujourd’hui.

La vidéo protection atteint des

records à Cannes ?

Avec  caméras, Cannes a le réseau le plus dense de France avec une caméra pour  habitants. Mais pour une exploitati­on optimisée, on travaille à des logiciels permettant d’automatise­r le déclenchem­ent d’une alerte sur une image suspecte. Mais pour avoir recours à la biométrie et à l’intelligen­ce artificiel­le, il y a encore des autorisati­ons légales à obtenir.

Bientôt un second poste de commandeme­nt mobile ?

Oui, le premier, installé dans un camion utilitaire, est en permanence sur le terrain. Un

second sera acquis en  pour un montant de   €.

Depuis , Cannes multiplie les initiative­s...

En lien avec les spécialist­es internatio­naux, on a développé un vrai savoir-faire. Au niveau d’une ville, on est allé aussi loin qu’on pouvait. Auparavant, la commune n’était pas un acteur reconnu. On a montré qu’on était crédible.

La fin de l’état d’urgence a-t-elle changé la donne ?

Non. Notre niveau de vigilance n’a pas baissé. Il n’y a pas de menace forte sur Cannes. Mais le risque zéro n’existe pas.

On a montré que l’on était crédible”

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 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? « Notre niveau de vigilance n’a pas baissé avec la fin de l’état d’urgence », assure Pierre Boutillon, directeur adjoint de la PM, ici devant des bornes rétractabl­es déjà posées rue Macé, pour empêcher l’intrusion de camions kamikazes.
(Photo Patrice Lapoirie) « Notre niveau de vigilance n’a pas baissé avec la fin de l’état d’urgence », assure Pierre Boutillon, directeur adjoint de la PM, ici devant des bornes rétractabl­es déjà posées rue Macé, pour empêcher l’intrusion de camions kamikazes.

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