Qu’est-ce qu’un état végétatif ?
Le professeur Gilles Bernardin, chef du service de réanimation médical du CHU de Nice à l’hôpital l’Archet décrypte l’état végétatif, ses causes et ses conséquences : « Il existe plusieurs phases. Quand vous avez un gros pépin cérébral (AVC, trauma crânien, arrêt cardiaque) il y a des dégâts et il peut y avoir coma. Coma en grec, ça veut dire je dors. Le comateux a les yeux fermés. Si le coma s’aggrave, il y a mort cérébrale. Quand le patient ouvre les yeux, le terme de coma ne s’applique plus. On parle d’état végétatif. Le malade n’a pas de conscience. Il n’a pas conscience de son état, pas conscience que vous êtes là. Au bout de douze mois, on évoque un état végétatif chronique. Il peut avoir un geste. Mais les réactions ne sont jamais volontaires. Elles sont de l’ordre du réflexe. Dans un quart des cas, le patient arrive à manger à la cuillère. On mentionne alors un état pauci-relationnel. Cet état d’éveil sans réponse peut durer tant qu’il n’y a pas de complications qui peuvent emporter le sujet. C’est le cas de Monsieur Adams. Son épouse est admirable. Ces patients tiennent tant que l’entourage ne craque pas. Tant qu’on s’occupe d’eux. Parce qu’ils ne sont pas en fin de vie. Mais ils sont dépendants à %. Sans être branché, sans machine, sans respirateur. Là, on est dans le registre de l’affectif. Sa femme, elle, doit interpréter le moindre de ses mouvements. C’est normal. C’est humain. »