E La reprise est bien amorcée dans le BTP
La construction confirme son accélération puisque, sur un an, le secteur a créé 30 100 postes, soit la plus forte progression depuis 2007
n 2017, l’offre d’emploi dans le BTP a été particulièrement active. Quelle que soit la branche concernée, les perspectives pour 2018 sont encore bonnes et les profils recherchés, toujours plus divers.
Un secteur qui reprend des couleurs
La roue semble enfin tourner dans le milieu de la construction. L’année 2017 était déjà un bon cru et les perspectives pour 2018 promettent un avenir optimiste. Les artisans du bâtiment sont les premiers à manifester leur enthousiasme (croissance de 5% dans le neuf et de 1% dans l’entretien-rénovation). Taux d’intérêt attractifs, nombre de transactions historiquement important, mises en chantiers et autorisations toujours élevées, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) rappelle que les conditions favorables pèsent dans la balance, sans pour autant négliger les contrecoups attendus suite aux évolutions législatives. L’autre indicateur de cette tendance haussière vient de l’intérim. Le dernier baromètre Prism’emploi indique que les effectifs intérimaires dans le secteur de la construction ont été en constante augmentation en 2017 (près de 8,5%). À l’heure actuelle, les métiers les plus recherchés sont : maçon, plaquiste et chef de chantier, coffreur, conducteur de travaux, plombier, électricien, chauffagiste et menuisier. En Région Sud, les besoins en main d’oeuvre restent importants pour répondre à la hausse d’activité dans la construction neuve de logements : mises en chantier à la fin décembre 2017 dans les Alpes-Maritimes : +38,8% de logements et 53,3% de locaux et dans le Var : +16,6% de logements et +14,7% de locaux. Selon le Cellule économique régionale de la construction (CERC), les premiers signaux positifs sont perceptibles sur le marché de l’emploi salarié, puisqu’après une baisse continue des effectifs depuis 2010, la courbe se stabilise : + 0,6% au troisième trimestre 2017 pour les Alpes-Maritimes et + 2% dans le Var. Les nouveaux métiers Nouveaux modes constructifs, éco-construction, déploiement de la fibre optique et, plus largement, déploiement des villes intelligentes, utilisation du BIM… Toutes ces nouvelles modalités mènent aux métiers de demain, soit par l’évolution des postes actuels, soit par des créations sur mesure. Comme le souligne Philippe Gautier, président de la Fédération du BTP des AlpesMaritimes : « On assiste à une révolution au niveau des techniques et des matériaux utilisés sur les chantiers, mais également dans les ateliers, où il y a une plus grande industrialisation, avec la numérisation des machines. La maîtrise des engins de chantier évolue également, il y a plus de technicité. L’autre domaine qui est également impacté est celui de l’électricité et du génie climatique. Il faut mettre en place une véritable formation auprès des professionnels. La formation initiale est également essentielle, notamment via l’apprentissage (165 000 jeunes en formation en France dans le BTP, dont 25 000 apprentis). Dans les Alpes-Maritimes, l’arrivée des bâtiments connectés fait évoluer les métiers du gros oeuvre, de l’électricité et le génie climatique. Il faut former des collaborateurs très connectés et labellisés. Les ouvriers ont désormais plus de transversalité. Enfin, les questions environnementales sont également incontournables : experts dans les nouveaux matériaux, les économies d’énergie, la gestion, etc. Les enjeux sont nombreux. »