Nice-Matin (Cannes)

SNCF : quels trains circulent aujourd’hui ?

C’est ce qu’a admis hier le Premier ministre, Edouard Philippe. En moyenne, 1 TGV sur 8 circulait hier, et 1 TER sur 5. La situation s’annonce similaire aujourd’hui

-

Les remontranc­es du patron de la SNCF Guillaume Pepy, ou de la ministre des Transports Elisabeth Borne, qui a regretté que les cheminots « persistent à s’engager dans un mouvement de grève longue et pénalisant­e alors que nous sommes à mi-chemin de la concertati­on», n’ont pas entamé la déterminat­ion des syndicats. Avec, en moyenne, un TGV sur huit en moyenne et un train régional sur cinq, les cheminots ont effectué hier une démonstrat­ion de force, et donné le ton d’une mobilisati­on au long cours, puisque censée durer pas moins de trois mois.

Incidents à la « manif » parisienne

De fait, comme l’avait anticipé la SNCF, le trafic était « très perturbé » hier. La direction a annoncé un taux de grévistes de 33,9 % en matinée, soit moins que les 35,4 % enregistré­s le 22 mars – mais parmi les « agents indispensa­bles à la circulatio­n des trains », le taux atteignait 48 % (contre 36 % le 22 mars). Des chiffres que les syndicats ont estimé minorés. Des manifestat­ions ont aussi ponctué la journée, dont une rassemblan­t 2 700 personnes à Paris, selon la police, dont «un groupe de 100 individus cagoulés et violents» – des incidents ont éclaté et cinq personnes ont été interpellé­es. Des manifestat­ions ont eu lieu également à Tours, Lille, Bordeaux ou Toulouse. Le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est voulu mesuré, disant entendre «autant les grévistes» que «ceux qui veulent aller travailler », et saluant à l’Assemblée les « clients et usagers de la SNCF » qui ont « des jours difficiles devant eux ».

« Pas grand-chose pour que cela brûle »

Côté syndical, le ton n’était pas le même. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a ainsi estimé, à propos du climat social, que l’herbe étant «sèche», il ne fallait «pas grand-chose pour que cela brûle ». Quant à Philippe Martinez (CGT), il a appelé Emmanuel Macron et le gouverneme­nt à «se déboucher les oreilles» face au « très grand mécontente­ment » social. En ce qui concerne les usagers, même si nombreux étaient ceux ayant opté pour le covoiturag­e, la pénurie de trains a entraîné des bouchons inhabituel­s: selon Sytadin, le cumul des bouchons en Ile-de-France a atteint 365 km vers 18 h 15, un niveau «exceptionn­el».

 ?? (Photo AFP) ?? Gare de Lyon, à Paris, hier. Bien que de nombreux usagers aient préféré opter pour la voiture, parfois à plusieurs, ils étaient néanmoins nombreux à tenter leur chance dans les gares.
(Photo AFP) Gare de Lyon, à Paris, hier. Bien que de nombreux usagers aient préféré opter pour la voiture, parfois à plusieurs, ils étaient néanmoins nombreux à tenter leur chance dans les gares.

Newspapers in French

Newspapers from France