Nice-Matin (Cannes)

« Cela s’est passé à cent mètres près... »

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Il n’a ni la mission, ni la formation, ni les moyens d’un gendarme. Pourtant, André Payan-Passeron a mené sa propre enquête sur la double avalanche meurtrière. À  ans (il les fêtera demain), cet historien-géographe, titulaire d’un DES de géographie sur la haute vallée du Var, est l’auteur de divers ouvrages historique­s. Il est, aussi, natif d’Entraunes. D’où son intérêt pour ce fait divers tragique, et sa soif de comprendre. « Ça m’a interpellé parce qu’il y a eu quatre morts – ce qui m’a fait un choc. Et parce que je savais parfaiteme­nt où ça s’était déroulé », confie l’alerte retraité. Le  mars, André Payan-Passeron remonte en raquettes sur les traces des randonneur­s. De retour à son domicile, à Mougins, il recoupe les cartes topographi­ques IGN au / e avec son propre reportage photo, les données de sites officiels (Géoportail, maps.avalanches.fr...) et les informatio­ns parues dans la presse. Il en tire un rapport de dix pages, illustré et cartograph­ié, retraçant le drame avec rigueur.

Vision trompeuse

André Payan-Passeron a ainsi pu matérialis­er la zone d’avalanche sur les deux couloirs (voir infographi­es). « La première avalanche [celle qui a enseveli le groupe, ndlr] est bien plus importante que la seconde [qui a pris le guide], car son assiette de départ est beaucoup plus large », remarque André Payan-Passeron. Témoignage­s à l’appui, l’enfant du pays a pu retracer la bifurcatio­n supposée du groupe – « La seule piste dans trompeuse de ne pas être en danger. » Comparant cet itinéraire bis avec le trajet usuel vers le col de la Cayolle, il constate : « Cela s’est passé à cent mètres près... » Tout en restant prudent, André Payan-Passeron distingue trois causes, dont la conjonctio­n trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. » D’autre part, « des conditions d’enneigemen­t défavorabl­es avec un risque d’avalanche élevé ». Enfin, un itinéraire «quilesa amenés dans la partie basse du double couloir d’avalanche, alors que cela n’était sans doute pas dans leurs intentions de départ ».

 ??  ?? la forêt était la leur. » Une piste menant en bordure de la partie basse du couloir avalancheu­x, où « vous avez l’impression aurait favorisé l’accident. D’une part, le fait de « s’être
la forêt était la leur. » Une piste menant en bordure de la partie basse du couloir avalancheu­x, où « vous avez l’impression aurait favorisé l’accident. D’une part, le fait de « s’être

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