L’Italie et la France à couteaux tirés après l’incident à Bardonecchia
Opération déminage pour Gérald Darmanin. Le ministre français des Comptes publics (et à ce titre chargé des douanes) doit se rendre en Italie de façon imminente. Sa mission : tenter d’apaiser la situation après l’entrée, jugée « inacceptable », de douaniers français armés dans un local alloué à une ONG d’aide aux migrants à Bardonecchia, petite station de ski frontalière de l’Hexagone (nos éditions de dimanche). Et les vives réactions, de la part des hommes politiques comme des médias, qui ont aussitôt fusé dans la péninsule. «Les Français violent les frontières », a ainsi titré dimanche La Stampa, tandis qu’Il Messagero se réjouissait : «Migrants: l’Italie bloque la France ». La France juge que la présence des douaniers était parfaitement légale, mais le ministère italien des Affaires étrangères parle d’un « acte grave, considéré totalement en dehors du cadre de la collaboration entre États frontaliers ».
Enquête ouverte
Et le parquet de Turin a annoncé l’ouverture d’une enquête portant, à ce stade préliminaire, sur des soupçons graves : « abus de pouvoir», «violence privée» et « violation de domicile ». Il n’est pas question de présenter des « excuses » pour la présence de douaniers « qui n’ont rien fait d’illégal » en utilisant «un local mis à disposition dans le cadre d’un accord franco-italien» de 1990, a prévenu Gérald Darmanin. Tout en demandant néanmoins aux douaniers de «suspendre le fonctionnement » de l’accord de 1990.