Nice-Matin (Cannes)

Compétitio­n : Un palmarès audacieux

- PH.D

Le choix était difficile pour le jury présidé par Harlan Coben, dans lequel siègent Paula Beer (actrice), Melisa Sozen (actrice), Michael Kenneth Williams (acteur) Cristobal Tapia de Veer (compositeu­r) et Audrey Fouché (scénariste, réalisatri­ce). Les dix séries en compétitio­n étaient d’un excellent niveau, avec des moyens de cinéma et des histoires fortes, ancrées dans celle de leur pays d’origine. Toutes pourraient trouver leur place sur une de nos chaînes de télévision ou sur une plateforme de visionnage par abonnement. Le jury a choisi d’ignorer la grande favorite, Killing Eve, série US d’espionnage au ton décapant qui connaît un grand succès aux États-Unis, pour récompense­r des histoires plus originales et inattendue­s. Quitte à primer deux fois…

Meilleure série : When heroes fly (Israël)

L’histoire d’un groupe d’anciens commandos de Tsahal, traumatisé­s à divers degrés par la guerre, qui se retrouvent dix ans après avoir quitté l’armée pour partir à la recherche de la fiancée de l’un d’eux disparue en Colombie. La longue et scotchante scène d’ouverture au cours de laquelle le groupe essuie le feu ennemi pour sauver l’équipage d’un tank laissait penser qu’on avait affaire à une série de guerre, mais il ne semble pas que ce soit le cas. C’est peut-être ce twist inattendu qui a séduit le jury.

Série digitale : Dominos (USA)

Prix spécial d’interpréta­tion : les acteurs de Miguel

Une série israélienn­e très originale sur le fond et sur la forme, inspirée de la vie du styliste et designer Tom Salama, qui a adopté plusieurs enfants au Guatemala. Miguel raconte la quête de l’un d’eux pour retrouver sa mère biologique. Les acteurs sont tous très bons, même si on pariait plutôt sur ceux de la série italienne Cacciatore.

Prix d’interpréta­tion : Francesco Montanari

Le prix collectif aurait pu aller à l’ensemble des acteurs de Cacciatore, série de mafia, inspirée des mémoires du juge anti mafia Alfonso Sabella. Mais Francesco Montanari qui l’incarne est particuliè­rement excellent (avec de faux airs de Borat, par moments).

Scénario : State of Happiness(Norvège)

Nous avions parié sur cette série norvégienn­e, qui est probableme­nt la plus ambitieuse du point de vue du scénario. Elle raconte la vie d’une petite ville côtière qui compte sur les forages pétroliers pour se relancer, alors que l’industrie de la pêche, sur laquelle elle a bâti sa prospérité, commence à décliner. Ça commence en , et on suit une demi-douzaine de personnage­s dont les destins s’entrecrois­ent. La réalisatio­n et la reconstitu­tion sont aussi impeccable­s. Arte pourrait en faire son miel.

Musique : State of Happiness

On a beaucoup aimé l’utilisatio­n de chansons pop des années  dans cette série norvégienn­e deux fois primée. Mais on préférait celle de When Heroes Fly ,superbe B.O electro jazz signée Roy Nassee.

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