MOUGINS Marc Riboud, flâneur en quête de beauté... « Passager clandestin » sur le Titanic
Il ne faut pas chercher à photographier l’exceptionnel », aimait à dire Marc Riboud, à rebours d’une intention répandue chez ses confrères photographes reporters. Parfois, pourtant, l’exceptionnel s’imposait à lui en se superposant à sa quête d’ordinaire : son cliché du « peintre de la Tour Eiffel », publié par le magazine Life, en 1953, a fait le tour du monde, tout comme sa « Jeune fille à la fleur », parue en 1967. Outre leur message, ces deux images, sont d’une puissance esthétique rare. Comme le rappelait Maryse Imbert, lors du vernissage de l’exposition au musée de la photo, vendredi soir, le photographe de l’agence Magnum attachait beaucoup d’importance à la composition, au plaisir de l’oeil. Sa veuve, Catherine Riboud le confirme : « Il avait ce regard particulier d’empathie, beaucoup d’humour et une certaine distance qui lui permettait de composer une image pour qu’elle soit harmonieuse. Il disait “je ne prends pas une photo. C’est elle qui vient à moi.”»
Expo jusqu’au juin
Pour créer ces rencontres, il parcourait le monde, aux aléas des événements qui s’y passaient. Yougoslavie, Istanbul, Iran, Afghanistan, Extrême-Orient, Japon, Chine... Il était là où l’histoire se créait et en est devenu le témoin privilégié. Pourtant, « il ne se concevait pas comme un reporter, assure Mme Riboud, mais plutôt comme un flâneur en quête de beauté. » De cette apparente contradiction est née une oeuvre magnifique, que reflète excellemment l’exposition en cours au musée AndréVillers jusqu’au 3 juin. Courrez-y ! I.V. La semaine de la Marionnette se poursuit, aujourd’hui, jeudi 12 avril, à 20 h 30, à la Scène 55 par le dernier spectacle de la compagnie Arketal. Passager clandestin , d’après The Great disaster, de Patrick Kermann. Il conte l’histoire d’un berger italien, Giovanni Pastore, qui émigre, comme des millions d’Italiens, et part à la recherche de travail en Europe. Puis son rêve d’Amérique, le pousse à embarquer sur le Titanic à Cherbourg. Il est engagé clandestinement dans l’un des restaurants du paquebot, pour nettoyer les cuillères à dessert destinées aux passagers de première classe… Ce théâtre d’une justesse remarquable s’adresse à un public de plus de 14 ans.
Réservation : www.scene55.fr