Syrie : Trump avertit de frappes imminentes Riposte occidentale
Les missiles « arrivent » : Donald Trump a averti, hier, d’une riposte occidentale imminente au bombardement chimique présumé en Syrie, portant la tension avec Moscou à son sommet depuis le début de cette crise. « La Russie jure d’abattre n’importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et “intelligents !” Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela », a tweeté le président des Etats-Unis, au lendemain d’un veto russe à l’Onu à un projet de résolution américain. En appui au président, le Pentagone s’est dit «prêt»à présenter des options militaires pour frapper en Syrie. Face à ces menaces de plus en plus précises, le régime de Bachar al-Assad, accusé d’être l’auteur d’une attaque chimique présumée le 7 avril, a évacué des aéroports et des bases militaires, selon une ONG. Cette perspective d’une action militaire des Américains, soutenus p ar la France et probablement le Royaume-Uni, s’inscrit dans un contexte extrêmement difficile entre l’Occident et la Russie. Les relations sont déjà passablement dégradées par l’affaire de l’ex-espion Sergueï Skripal, empoisonné par un agent innervant en Angleterre le 4 mars. Des tensions symbolisées par un dialogue diplomatique de sourds à l’Onu. Mardi, Moscou a opposé son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d’enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie. La Bolivie, qui s’était rangée du côté de la Russie pour ce vote, a demandé la tenue, aujourd’hui, d’une réunion du Conseil de sécurité sur « l’escalade récente de la rhétorique concernant la Syrie et la menace d’employer des actions unilatérales ». Signe de la complexité d’un conflit aux multiples acteurs, la Russie a appelé Israël – accusé d’avoir mené un raid lundi contre une base aérienne syrienne – à « s’abstenir de toute action qui déstabiliserait encore plus la situation » en Syrie.
Situation très tendue
Dans ses tweets matinaux, Donald Trump s’en est vivement pris à la Russie, soutien indéfectible du régime syrien accusé d’être responsable de l’attaque « aux gaz toxiques » à Douma, près de Damas, qui a fait plus de quarante morts. Jugeant la situation « très tendue », le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit espérer « que toutes les parties vont éviter tout acte qui ne serait en réalité en aucun cas justifié ». Dans ce contexte particulièrement tendu, la Turquie, autre acteur-clé dans le conflit syrien, a exhorté Moscou et Washington à cesser leur « bagarre de rue », tandis que les éléments d’une riposte coordonnée entre Occidentaux se mettaient en place. La France annoncera « dans les prochains jours » une « décision » en accord avec les alliés américain et britannique, a prévenu le président français Emmanuel Macron, assurant que les bombardements viseraient «les capacités chimiques » du régime de Damas. « Nous allons travailler avec nos alliés les plus proches sur la manière d’assurer que les responsables rendent des comptes », a confirmé, hier, la Première ministre britannique Theresa May, en dénonçant l’« attaque barbare » de Douma. Au Conseil de sécurité, deux projets n’ont pas réuni suffisamment de voix pour être adoptés. L’ambassadeur de Russie aux Nations unies Vassily Nebenzia a justifié le e veto russe en sept ans d’un conflit qui a fait plus de morts par la volonté de «ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures ».