Nice-Matin (Cannes)

A gauche, toute !

Alors qu’il ne voulait pas en entendre parler en début de saison, Maxime Le Marchand a finalement accepté d’évoluer sur le côté de la défense. Depuis, Nice a retrouvé une assise

- VINCENT MENICHINI

Quand il déboule en salle de presse, Maxime Le Marchand le fait avec élégance et raffinemen­t. « Bonjour, Mesdames et Messieurs, comment allez-vous ? » Même procédé lorsqu’il quitte le pupitre, après dix minutes de belles paroles. « Passez un bon après-midi ! » Le Marchand est un chouette type, le gendre idéal même, qui ne fera jamais honte à la belle-famille lors du rendezvous dominical. Un gars fiable en toutes circonstan­ces, que Lucien Favre a toutefois dû convaincre pour le faire glisser sur le côté gauche de la défense niçoise. « Au début, je n’étais vraiment pas chaud pour rejouer à ce poste, affirme Le Marchand. Et puis, un jour, j’ai finalement dit au coach : “Allez, on y va !” Je voulais rendre service à l’équipe avant tout. »

« Marcelo, c’est une référence »

C’était en décembre, à Nantes. Depuis, “MLM” n’a joué que sur le côté et plutôt bien. Avec lui à gauche (huit titularisa­tions), Nice n’a perdu qu’un seul match de Ligue 1, contre le Paris SaintGerma­in. « Je préfère jouer dans l’axe, mais c’est une plus-value dans mon bagage, glisse l’intéressé. J’avais déjà joué à ce poste au Havre, mais grâce au coach, je le redécouvre totalement et je m’épanouis de plus en plus. D’ailleurs, je regarde davantage les latéraux lors des matchs de Ligue des champions. Je suis plus défenseur dans l’âme que lui, mais Marcelo (Real Madrid), c’est une référence. » Pour progresser, Le Marchand observe, dissèque et écoute attentivem­ent les conseils de Lucien Favre qui n’est jamais opposé au débat quand il s’agit de tactique. Avec Le Marchand, garçon à la tête bien faite, il est servi. « Je sais qu’il espère rejouer dans l’axe, mais je crois qu’il se plaît à gauche aussi, avance le coach niçois. C’est un plus pour sa carrière. Tous ceux qui l’observent vont se dire que c’est intéressan­t d’avoir un central à l’aise sur un côté, ou un latéral performant dans l’axe. Il est toujours dans le ton, fait preuve d’une grande concentrat­ion dans l’approche de ses matchs. » En interne, on le juge parfois « trop cérébral » ,cequiapu freiner sa progressio­n et entraîner des blessures musculaire­s. « Il doit prendre conscience qu’il peut devenir le patron d’une défense. Il est régulier, mais il peut encore mieux faire », glisse-t-on au club.

Une bonne cote

A 28 ans, Le Marchand ne s’imagine pas ailleurs qu’à Nice pour le moment. «Je ne me suis pas du tout projeté sur la saison prochaine, mais bien sûr que j’ai envie de rester. Ma femme a trouvé un travail, ma fille se sent bien. C’est une chance d’être à l’OGC Nice, je m’en rends compte lorsque je discute avec certains de mes anciens coéquipier­s. » A deux ans de la fin de son contrat, il pourrait faire l’objet de convoitise­s, notamment à l’étranger, où son profil ne laisse pas indifféren­t. Alors que le Gym l’a recruté au Havre en 2015 pour 500 000 euros, sa valeur marchande se situerait désormais autour de quatre-cinq millions d’euros. « Je regarde pas mal de championna­ts, mais plus particuliè­rement l’Espagne et l’Allemagne, confie-t-il. Aune époque, je voulais aller jouer en Major League Soccer (D1 américaine)... » Depuis, il a goûté à la Coupe d’Europe et ne peut plus s’en passer. Avec Nice, c’est toujours possible...

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(Photo Jean-François Ottonello) Maxime Le Marchand préfère l’axe, mais fait très bien le boulot sur le côté.

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