Nice-Matin (Cannes)

La renaissanc­e officielle des studios de la Victorine

Hier après-midi à Paris, le maire de Nice a dévoilé les personnali­tés qui aideront à relancer l’activité de ce lieu mythique du cinéma : Costa-Gavras, Hazanavici­us, Lelouch, Bonello…

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Je vais encore me faire traiter d’affreux gaucho par certains, mais depuis que je suis maire de Nice, je m’attache à reprendre toutes les compétence­s de la Ville en service public. Et ça marche bien ! » Hier après-midi, à la Cinémathèq­ue nationale à Paris, Christian Estrosi, en compagnie du cinéaste et président de l’institutio­n, Costa-Gavras, a ainsi justifié la reprise en gestion directe par la collectivi­té des prestigieu­x studios de cinéma de La Victorine. Outre la création d’un comité Victorine, le maire de Nice a annoncé que les studios recouvraie­nt désormais leur appellatio­n d’origine, en remplaceme­nt des studios Riviera, nom de baptême de leurs dix-huit années passées sous pavillon EuroMedia (lire ci-dessous).

« Haut de gamme, internatio­nal et avant-garde»

Monument du patrimoine cinématogr­aphique français créé en 1919, les studios ont accueilli le tournage de nombreux et prestigieu­x films, des Enfants du paradis de Marcel Carné à La Nuit américaine de François Truffaut en passant par La Piscine de Jacques Deray. Les plus grands acteurs y ont tourné et la réputation internatio­nale des studios niçois est exceptionn­elle. Comme l’a rappelé hier Christian Estrosi, « l’évolution des dernières années n’a pas été à la hauteur des attentes. L’activité n’a pas été développée, pas plus qu’ont été modernisés les équipement­s. » D’où la décision de mettre fin à la délégation de service public. «Nous aurions pu nous contenter d’aménager le lieu en musée ,a poursuivi le maire. Mais au coeur de l’Écovallée, au milieu des startup, à proximité du futur campus universita­ire, j’ai pensé que La Victorine pouvait être le symbole de l’histoire de Nice et le lieu de brassage de toutes les innovation­s. » La Victorine version Estrosi ne se contentera donc pas de faire de la figuration, et doit redevenir à terme « le » lieu de tournage incontourn­able du Sud de la France. Un comité de pilotage (dans lequel on retrouve notamment le délégué du festival de Cannes, Thierry Frémaux, les cinéastes Costa-Gavras, Michel Hazanavici­us, Bertrand Bonello, Claude Lelouch, l’auteur Joann Sfar, la scénariste Sylvie Pialat et la comédienne Michèle Laroque) a donc vu le jour, hier. Piloté par l’ancien directeur du Centre national de la Cinématogr­aphie, Eric Garandeau, il doit remettre en juillet un rapport d’étape, afin de finaliser, avec tous les métiers du cinéma, la pertinence du projet. « Nous visons trois axes principaux : le haut de gamme, l’internatio­nal et le cinéma d’avant-garde », indique Eric Garandeau. S’inscrivant dans une politique culturelle conseillée et soutenue par l’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, le projet doit être un lieu de vie permettant de mêler l’activité cinématogr­aphique et l’accueil du public.

Les studios seront sanctuaris­és

Des études sont engagées pour estimer « au plus vite la réfection des studios et la mise aux normes du numérique», a précisé Christian Estrosi, qui rêve d’un lieu opérationn­el au premier semestre 2019. L’appellatio­n Victorine étant «récupérée et sauvée » reste à pérenniser le lieu : « Il sera sanctuaris­é lors de l’adoption du premier plan local d’urbanisme de la métropole. On ne pourra ainsi jamais revenir sur l’existence des studios à cet endroit », a assuré le maire. Dès septembre, le comité de La Victorine sera élargi pour devenir le comité du centenaire des studios qui sera célébré en 2019. Avec l’aide de la Cinémathèq­ue nationale.

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(Photo Ville de Nice) Une partie du Comité Victorine, hier, à la Cinémathèq­ue nationale de Paris.

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