Va pas s’arrêter là »
pas la même force mentale. Sans rien comprendre, il va prendre secondes, parce que t’es plus fluide dans la tête. F.B. Je pense que la différence se fait sur le mental. Aujourd’hui, les pilotes sont énormément préparés physiquement, il y a - vélos qui se valent, techniquement ce sont tous des monstres. La différence, elle se fait sur l’engagement psychologique. Cet équilibre personnel se construit sur la semaine mais aussi la saison. C’est ce qui te permet d’avoir une constance émotionnelle. Quand tu vas te pointer dans le start, le Jour-J, tu vas trouver le juste équilibre. Tu ne vas pas te mettre dans un arbre au premier virage, mais tu ne seras pas mou non plus. J’en suis passé par là. J’ai fait ans de préparation mentale. A mes débuts chez les pros à ans, j’allais vite, mais j’ai mangé beaucoup d’arbres sur le bord de la piste parce que j’engageais trop.
Quelle qualité vous auriez pris l’un chez l’autre ?
F.B. Son côté social sur les courses que je n’avais pas. J’étais peut-être trop concentré, alors que Loïc passe bien avec tout le paddock. L.B. Sa façon de se focaliser sur des objectifs. Même quand il se blessait mois avant un événement qui lui tenait à coeur, il pensait à la victoire. Et il y arrivait. C’est le seul qui croyait autant en ses come-back. Ça m’est arrivé, lorsque j’étais blessé, en galère de voir les autres rouler, de penser à Fab’. Je me raccrochais à ce que j’avais vu et qui était positif. C’est un exemple pour n’importe qui dans le monde entier de retour de blessure. F.B. Il y a pas mal de pilotes, de tous les pays, qui prennent contact avec moi après des blessures pour que je les conseille. Mais le mieux, c’est de ne pas se blesser. L.B. Je me rappelle quand tu t’étais pété le fémur à Sospel. J’en avais eu le coeur brisé. Cette année-là (mai ), t’étais une machine. F.B. J’avais dit à mon mécano, “je pense que je ne reroulerai plus jamais aussi vite que cet hiver”. Je sentais que j’étais au top de ce que je pouvais faire. Je ne voulais pas arrêter sur une blessure. Je me suis dit “tu remontes sur un podium de Coupe du monde et le jour où tu y parviens, tu arrêtes”. Ce que j’ai fait. L.B. Je ne pense pas que les JO soient indispensables. Au contraire, ça “préserve” sur pas mal d’aspects. J’ai pas le rêve des Jeux. Je n’ai pas envie d’avoir la vie de Teddy Riner, mais je suis content de voir les jeunes de l’US Cagnes kiffer ce que j’ai réalisé. Ça me suffit. On est dans notre petite bulle de personnes passionnées, sans les dérives du trop d’argent, qui pourrait amener aussi le dopage. On est dans un sport où, chez les plus jeunes, le plaisir prime. Ça, c’est important. F.B. J’aurais adoré les faire, mais notre sport est plus proche de la moto, que des autres disciplines cyclistes. On est dans des équipes privées, avec nos partenaires, comme Redbull, qui investissent. Le sport tient son bon équilibre. On peut en vivre, tout en gardant notre convivialité qui est fabuleuse. Bon, les Jeux amèneraient des fonds, des investissements avant l’épreuve. L.B. Pour quel résultat ? Au Brésil, il y a des stades entiers et des pistes de BMX qui ont coûté des millions et qui ne servent plus à rien. F.B. Les Jeux permettent de faire démarrer une activité, mais derrière, le suivi manque. Qui sera le prochain champion du monde issu des Alpes-Maritimes ? F.B. On a vendu Julien Camellini à une époque et le pauvre, ça ne lui a pas porté chance. L.B. Loris (Vergier), Thibaut (Daprela) roulent vraiment fort. Derrière, il y a Hugo (Marini, un minime) qui est très jeune, mais qui a un gros potentiel. Quelqu’un qui est passionné et qui a du talent, ça se voit direct. Mais de là à passer toutes les étapes, il y a du chemin. Sur les titres mondiaux de descente conquis par des Français, proviennent des pilotes des A-M : pour Nicolas Vouilloz, pour Fabien Barel et Loïc Bruni. Seul, l’Isérois François Gachet a réussi à glisser nom en .