Nice, le coup de massue
La belle saison des Aiglonnes s’est achevée dans la douleur, hier soir. En concédant le match nul (19-19), elles laissent les Nantaises filer en demi-finale et voient la coupe d’Europe s’envoler
Le sport est parfois cruel. Hier soir, il l’a particulièrement été avec les joueuses de l’OGC Nice qui auront fait vibrer leur public jusqu’au bout. À quoi tient une qualification? Finalement pas grand-chose. Une incompréhension sur la dernière attaque, une décision arbitrale qui aurait pu faire tourner la rencontre, un tir qui trouve les filets au lieu de heurter le poteau… Un peu de tout ça, qui au final laisse un goût amer dans la bouche des Niçoises, qui terminent la saison sur un match nul (1919), qui ne leur permet pas d’effacer le revers subi à deux secondes du terme à l’aller (23-22).
Une entame à deux visages
Il y a tout eu, et on a bien cru que le Gym allait pouvoir décrocher le premier ticket européen de son histoire. Pas tétanisées par l’enjeu dans l’entame, les Aiglonnes lançaient parfaitement leur rencontre. Solides en défense, elles rendaient les choses très compliquées à des Nantaises qui ne trouvaient la faille qu’une fois en plus de dix minutes de jeu, sur jet de 7 mètres (5-1, 11’15). La belle mécanique niçoise allait alors connaître un premier passage à vide sur le plan offensif en ne marquant plus pendant de longues minutes. La défense avait beau s’arracher, en encaissant un 5-0, elles remettaient les visiteuses dans une zone de confort (7-8, 29’28) mais parvenaient à rejoindre les vestiaires à égalité sur un dernier tir de Marie Prudhomme qui faisait mouche (8-8, 30’).
Si près, si loin...
Au retour des vestiaires, la dynamique était toujours nantaise (10-14, 38’11) mais au mental, les Niçoises s’accrochaient et enflammaient le public pour revenir à hauteur sur un jet de 7 mètres réussi par Caroline Valente (15-15, 48’10). Des vertus retrouvées au meilleur moment qui n’empêchaient pas Nantes de reprendre deux longueurs d’avance (15-17, 50’). Une nouvelle fois, au courage, l’OGCN revenait (1919, 58’36). Mieux, il obtenait la dernière possession de la partie à trente secondes du terme. C’est sur elle que tout allait se jouer avec une donne simple : marquer ou être éliminé. Las, les Aiglonnes faisaient preuve d’incompréhension au pire moment et n’allaient même pas jusqu’à déclencher un tir. Nantes pouvait exulter, mais Nice n’a pas à rougir. Avec un budget nettement inférieur et un effectif amputé de joueuses majeures dans le sprint final, les Aiglonnes peuvent sortir la tête haute. Si elles ont été mal payées au moment de l’addition après avoir cartonné de septembre à mars, ce qu’elles ont réalisé cette saison n’est pas à jeter à la poubelle. Au contraire, c’est là-dessus que les futurs succès se construiront.