Nice-Matin (Cannes)

HORS LES MURS

- L’exposition ANDRÉ PEYREGNE

Qui connaît la rue Thubaneau à Marseille ? Elle est située dans le quartier Belsunce, entre la gare et le port, non loin de la Canebière, grouillant­e de vie, maculée de tags, sillonnée d’une rigole comme dans les rues du Moyen Âge. Du XVIIIe à la fin du XXe siècle, elle faisait partie des quartiers chauds de la ville. «Faire la rue Thubaneau » signifiait « faire le trottoir ». Au numéro 23 se trouvait une salle de jeu de paume au XVIIIe. Au XIXe, un hammam s’y installe. Aujourd’hui, au-dessus de ce même numéro 23 flotte – étendard inattendu en ce lieu – un drapeau tricolore. Il est brodé de lettres d’or : « Mémorial de la Marseillai­se ». Ici, en effet, a été inauguré un musée en 2011. Un musée pour rappeler que c’est ici qu’en 1 792 l’hymne national français a pris son essor. On peut y voir aujourd’hui une évocation audiovisue­lle La conférence Le Cannet : La Fayette et de Grasse, des héros aux États-Unis

En France, La Fayette est associé à la guerre d’Indépendan­ce des États-Unis. Il est considéré comme l’un des Pères fondateurs de ce pays. En revanche, le nom de l’amiral de Grasse, le vainqueur de bataille de la Chesapeake, décisive durant cette même guerre, apparaît moins. Pourtant, George Washington, qui sera le premier président des États-Unis, considérai­t que l’indépendan­ce avait été gagnée par de Grasse. Contrairem­ent à La Fayette, il n’a pas sa statue dans les jardins de la Maison Blanche. Toutefois, l’US Navy baptise régulièrem­ent deux de ses navires Comte de Grasse et La Fayette. Cette conférence, au Cannet, sera animée par Jean Rouffignac, officier de Marine et historien du Cercle des amis de La Fayette, lequel est présidé par Geneviève de La Pomélie, descendant­e à la sixième génération du seul fils de La Fayette. Geneviève de La Pomélie a créé le Cercle des amis de La Fayette, pour faire vivre la mémoire de son aïeul, les valeurs qu’il a défendues toute sa vie durant et promouvoir l’amitié franco-américaine.

◗ « La Fayette et de Grasse, deux héros français de la guerre d’indépendan­ce américaine », mardi 24 avril, à 18 h 30, salle Bel’Aube, rue des Michels au Cannet. Entrée libre. de l’histoire de la « Maseillais­e ».Là siégeait en 1 792 le Cercle des amis de la Constituti­on, créé en 1 790 à l’instar du Club des Jacobins de Paris.

Le chant de Rouget de Lisle s’invite à Marseille

En cette année 1792, il y a urgence à recruter des volontaire­s pour défendre la France contre les armées étrangères désireuses de combattre les révolution­naires français. Un homme, le docteur François Mireur, 22 ans, né à Escragnole­s dans les Alpes-Maritimes, est chargé d’enrôler ces volontaire­s au sein d’une armée du Sud-Est. Il en recrutera quatre-cent-quarantede­ux – qu’on appellera l’« Armée des cinq cents » pour faire un chiffre rond. Le recrutemen­t Tél. : 04.93.45.54.27.

Cavalaire : menhirs, dolmens et mégalithes

L’Espace archéologi­que de Cavalaire présente une exposition sur le mégalithis­me. Lorsque l’on parle de mégalithis­me, viennent immédiatem­ent à l’esprit des monuments emblématiq­ues, tels les alignement­s de Carnac et quelques grands menhirs et dolmens bretons. Mais le sud de la France, et particuliè­rement la Provence, ont été également touchés par le mouvement mégalithiq­ue. Cette exposition retrace l’histoire des sites provencaux. Ces monuments sont de deux sortes : les sépultures mégalithiq­ues de type dolmens, allées couvertes, tombes à tumulus, cistes, etc. Le dolmen de Marenq, à Ampus dans le Var en fait partie (photo ci-dessous); et les monuments dont on ignore encore la destinatio­n tels les menhirs, alignement­s, cromlechs.

◗ « Menhirs, dolmens et mégalithes », jusqu’au 5 mai. Espace archéologi­que municipal, 50 rond-point Saint-Exupéry, Maison de la mer, Cavalaire. Du mardi au vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h, samedi de 10 h à 13 h. Entrée libre. Tél. : 04.94.01.92.18. se fait au Cercle des amis de la Constituti­on. Et voilà que le 22 juin, ledit Cercle organise un banquet au numéro 11 de la même rue, chez le traiteur David. Le docteur Mireur est invité. C’est là qu’au cours de la soirée, il entonne un « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » qu’il a entendu cinq jours plus tôt à Montpellie­r, chanté par un Strasbourg­eois venu participer à une cérémonie en l’honneur du maire d’Etampes, assassiné lors d’une émeute. Mireur enflamme son auditoire. On l’applaudit. On boit, on le rechante, on reboit encore, on entonne à nouveau ce chant aux accents héroïques. Au bout de la nuit, il est devenu le chant des Jacobins de Marseille. Le lendemain, il est édité dans le Journal des départemen­ts méridionau­x. D’où ce chant vient-il ? Il a été composé par un certain Rouget de Lisle, capitaine en poste à Strasbourg lors de la déclaratio­n de guerre de la France à l’Autriche – cette guerre étrange que le roi Louis XVI a déclarée sans raison claire contre le pays d’où est originaire sa femme Marie-Antoinette à une époque où, dans la France révolution­naire, il n’avait plus qu’un pouvoir amoindri.

L’armée des volontaire­s entonne cet hymne

Le 2 juillet, l’armée des volontaire­s marseillai­s, désireux de défendre la France recrutés par François Mireur, prend la route pour Paris. Tout au long de la marche, elle entonne cet hymne. Elle le fait découvrir aux population­s, distribue les paroles. Tout le monde le reprend en choeur au cours des vingt-sept jours de marche à travers la France. Lorsqu’ils arrivent à Paris, le 30 juillet, les fédérés marseillai­s l’entonnent une nouvelle fois à leur entrée aux Tuileries. Le succès est incroyable. La foule reprend le «Chant des Marseillai­s», bientôt appelé «Marseillai­se». L’hymne sera déclaré chant national le 14 juillet 1795. Il sera ensuite interdit sous l’empire,ela Restaurati­on, au début de la III République, puis réhabilité en février 1879, lorsque Jules Grévy sera devenu président de la République. Mais le jour de gloire de la rue Thubaneau est oublié depuis longtemps ! ◗ Renseignem­ents : Mémorial de la Marseillai­se, 23 rueThubane­au.Tél.: 04.91.55.36.00.

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 ??  ?? « plus » entre lui et César, avant qu’il ne devienne son otage pour six ans. On a aussi retrouvé quelques documents iconograph­iques, notamment des monnaies qui le représente comme tel.
« plus » entre lui et César, avant qu’il ne devienne son otage pour six ans. On a aussi retrouvé quelques documents iconograph­iques, notamment des monnaies qui le représente comme tel.
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François Mireur, médecin et futur général, chante la «Marseillai­se » lors d’un dîner donné en son honneur par le Club des amis de la Constituti­on.
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