Macron, un an à un train d’enfer
En un an – il a été élu le mai –, Emmanuel Macron donne, qu’on le veuille ou non, une nouvelle image à la Présidence française. Pas seulement parce qu’il apparaît sur la scène internationale, depuis les États-Unis jusqu’à la Russie, comme le premier des interlocuteurs européens. Mais aussi parce qu’il a profondément changé la politique intérieure française. C’en est fini, pour le moment au moins, de l’opposition droite-gauche qui a marqué les précédentes présidences. Il n’a pas été élu, comme François Hollande, par la gauche contre la droite ni, comme Nicolas Sarkozy, par la droite contre la gauche. Il s’est au contraire, «par effraction» a-t-il dit lui-même, présenté comme ni de droite, ni de gauche, et par là fait voler en éclats le PS à sa gauche, et, de l’autre coté de l’éventail politique, embarrassé sérieusement les Républicains en installant un des leurs à Matignon. Surtout, il a imposé son rythme à la France, celui des réformes entreprises et annoncées. C’est à un train d’enfer qu’il a entamé son quinquennat : on ne peut l’accuser d’avoir pris les Français de court, toutes les mesures prises en un an sont parfaitement conformes à celles qu’il avait annoncées lors de sa campagne électorale. Réforme fiscale, réforme du travail, transformation de l’école, bouleversement de la SNCF : autant de textes, votés par sa majorité à l’Assemblée nationale, autant de polémiques avec les partis traditionnels et les syndicats. Tout cela ne ralentit pas Emmanuel Macron, que n’arrête ni la grève des cheminots ni les protestations des retraités, ni la mauvaise humeur des enseignants. Une seule volonté chez lui : adapter la France à la mondialisation, dont elle ne pourrait, pense-t-il, sortir qu’à son détriment. Les Français râlent ou acceptent, s’indignent ou approuvent, jugent efficace sa décision, pour favoriser l’investissement, de réduire les impôts des entreprises ou condamnent au contraire le « Président des riches ». Tous attendent en réalité les résultats de sa politique. Le Président s’est donné un an et demi pour que le changement qu’il souhaite porte ses fruits. Les voyants économiques passent lentement au vert. Est-ce suffisant pour que l’augmentation du pouvoir d’achat soit au rendez-vous ?
«Une seule volonté chez lui: adapter la France à la mondialisation dont elle ne pourrait, pense-t-il, sortir qu’à son détriment.»