Lérins Grid, une expérimentation unique
Quatre projets au croisement de l’énergie, de l’environnement et de la mer ont été présentés aux V2E : Lérins Grid ou comment mieux sécuriser l’alimentation électrique d’une île grâce à un système de stockage, Thassalia ou l’énergie de l’eau de mer pour produire de la chaleur ou du froid pour le quartier Euroméditerranée, le GNL ou le carburant écologique pour les navires à fort tonnage à Fos, et l’Éolien en mer. Route sur Lérins avec Bernard Mouret, le directeur régional d’Enedis Côte d’Azur : « Lérins Grid fait partie des projets de Nice Smart Valley, le démonstrateur français du projet européen H2020 INTERFLEX dont le but est pré-industrialiser des réseaux électriques intelligents. Ce démonstrateur s’articule autour de trois grands axes : la gestion des flexibilités sur le réseau de distribution électrique, l’utilisation du stockage d’électricité et l’îlotage d’une partie du réseau de distribution. Il regroupe six entreprises: Enedis, GRDF, EDF, ENGIE, GE et SOCOMEC, plus la Métropole Nice Côte d’Azur. » Les îles de Lérins accueilleront des expérimentations de stockage d’énergie et d’îlotage. L’objectif est d’assurer l’alimentation électrique de St-Honorat et Ste-Marguerite, pour une durée limitée, par des batteries de stockage d’électricité situées sur les îles. Cela permettrait de faire face à une rupture du câble reliant l’île de Ste-Marguerite au continent. « Pour conduire le projet, il nous a fallu convaincre du respect environnemental. Sur le plan technique, il s’agit d’alimenter le réseau de l’île via des installations photovoltaïques et des batteries de forte puissance (250 kVA et 100 kVA) devant «dialoguer» pour augmenter la durée de l’îlotage. Sur le plan économique, ce projet est une opportunité de créer de nouveaux gisements de valeurs pour les batteries. Il pourra être utile à toute la filière « smart grid » et industriels français pour exporter leurs savoirfaire. » Deux projets viennent compléter l’expérimentation sur les îles de Lérins. Un projet d’ENGIE d’autoconsommation collective est à l’étude. Une première mondiale. Le second projet est conduit par EDF pour sécuriser l’approvisionnement et améliorer l’efficacité énergétique de l’Île Sainte-Marguerite, avec le couplage de deux agrofermes solaires photovoltaïques à des fins d’autoconsommation collective, avec des batteries de stockage d’énergie sur le réseau de distribution public et chez certains clients.