Nice-Matin (Cannes)

Plagiste en chef

Gérant de la plage Le Rado, écrin sableux de son enfance, Olivier Rotondaro, 54 ans, est le nouveau président du syndicat cannois des plagistes. Un héritier discret qui aime les défis

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Né quasiment sur la plage du Rado que tenaient ses parents depuis 1958, Olivier Rotondaro est le nouveau président du syndicat des plagistes de Cannes. Le chantier des plages privées de la Croisette est son défi.

Sur son comptoir, il a gardé le presse papier de verre de son père, Marcel, disparu en 2011. Et conservé la jolie habitude d’offrir une sucette aux enfants qui quittent la plage. La plage du Rado. Ses matelas turquoise. Son décor de roche en stuc. Ses employés fidèles. Le sourire du maître d’hôtel y flotte depuis 30 ans ! Son Rado de la méduse. Son écrin. Entre ciel et mer. Son gagne-pain. Depuis toujours. «J’ai grandi ici. Mes parents ont pris la plage en 1958. L’hiver, on fermait, on repeignait tout. Moi, j’adorais faire les tabourets du bar ! »

« Les plages devront ouvrir l’hiver »

Tête blonde insouciant­e des photos sépia toujours affichées au mur, Olivier Rotondaro, 54 ans, est aujourd’hui un plagiste heureux. Moins à cause de sa nouvelle fonction de président du syndicat des plagistes qu’il occupe depuis fin mars que par le défi enthousias­mant du méga chantier des plages de la2Croiset­te: 19 lots de 120 m avec toit en teck harmonisé devraient être en place pour l’hiver 2020. « Sur la loi Littoral, on doit être en phase avec l’État. On travaille main dans la main avec la mairie. Avec cette restructur­ation esthétique, les plages vont générer de l’attractivi­té qui va profiter à tout le monde: taxis, restos, hôtels... Le but, c’est être premier devant Monaco et SaintTrope­z. Le gros challenge: les plages devront ouvrir l’hiver. » Pour le Rado, cette mutation impose un investisse­ment de taille. « C’est un coût de 1,5 M €. On aura des leviers financiers, une terrasse plus vaste et plus de matelas car on a gagné dix mètres de plage. » Et des prix gonflés ? «Non, on n’est pas là pour taper sur le client », assure le chef d’entreprise, qui travaille sur la plage familiale depuis l’âge de 19 ans, la dirige depuis 1990, et y emploie Louis, 21 ans, un de ses fils. Une plage (ouverte toute l’année) qui se refuse à la tarificati­on au rang des matelas.

« La plage est un village »

« Mes parents avaient cet esprit familial qu’on a gardé. La plage est un village. Je connais certains de mes clients depuis trois génération­s. » D’un naturel discret, le nouveau président, adepte de rugby depuis toujours, préfère jouer en équipe. Se réjouit de l’évolution du bureau. «Avec l’arrivée des grands directeurs d’hôtel du Carlton et du Martinez et leur vision de l’économie touristiqu­e, il y a des idées nouvelles. On monte d’un cran. » Entre son identité historique et sa nécessaire modernisat­ion, le Rado ne flotte assurément pas en eaux troubles...

 ??  ??
 ?? (Photos G.Traverso) ?? Olivier Rotondaro est le nouveau président, élu le  mars par l’assemblée générale réunie au Carlton. Une fonction qu’avait occupée son père Marcel dans les années  durant une douzaine d’années.
(Photos G.Traverso) Olivier Rotondaro est le nouveau président, élu le  mars par l’assemblée générale réunie au Carlton. Une fonction qu’avait occupée son père Marcel dans les années  durant une douzaine d’années.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France