Eteignez le volcan !
Dans la fournaise du Vélodrome, prêt à fêter les héros de Salzbourg, l’OGC Nice n’a pas d’autre choix que de faire un exploit pour encore espérer finir dans le top 5 cette saison
Quand débutera ce derby haletant, dans l’ambiance frénétique du Vélodrome, Nice saura à quoi s’en tenir. Il aura une idée plus précise du défi qui l’attend en fonction des résultats de Saint Etienne et Rennes, qui reçoivent Bordeaux et Strasbourg quelques heures plus tôt. Si ses deux concurrents venaient à gagner à la maison, le Gym n’aurait d’autre choix que de faire de même à Marseille, où l’attend une équipe cabossée après un combat monstre de 120 minutes sur la pelouse de Salzbourg, jeudi, mais portée par une énergie folle et une ville en émoi. En Autriche, l’OM s’est qualifié pour la cinquième finale de Coupe d’Europe de son histoire au terme d’un match qu’il n’a jamais maîtrisé, voire même jamais joué. Son salut est venu de Rolando, sorte de Basile Boli des temps modernes, avec la finesse en plus, ce qui donne du sens à la formule « dans le football, tout est possible ». Pour ça, il faut y croire, repousser les limites, comme l’ont fait de manière admirable les Marseillais. Aux Niçois de s’en inspirer pour signer le plus bel exploit de leur saison, au Vélodrome donc, où les souvenirs de victoire sont toujours plus précis qu’ailleurs. Cela pourrait donner des idées à Mario Balotelli qui raffole des derbys et de leurs ambiances volcaniques (voir chiffre ci-dessous).
Favre : « Prendre des risques »
« J’ai toujours dit que ça laissait des traces quand on joue le jeudi et qu’on rejoue le dimanche, a affirmé Lucien Favre. Mais bon, c’est Marseille, il y a aura de l’euphorie, ce sera un grand match, point final. » N’en déplaise à « Lulu », Nice aura l’avantage de la fraîcheur face à des Marseillais éreintés aussi bien physiquement que mentalement après ces derniers jours de folie. Nombreux sont les joueurs olympiens qui n’ont pas réussi à fermer l’oeil de la nuit après avoir pris une telle décharge sur le plan émotionnel. « Après le match, à chaud, on est sur un petit nuage, a confié Jordan Amavi. Mais il faut vite redescendre parce que ce match contre Nice est vraiment important. » Il l’est également pour les Aiglons qui pourraient (presque) dire adieu à l’Europe en cas de défaite, ce soir. Ce ne serait pas la fin du monde, mais la fin de quelque chose. « Il reste trois matchs, neuf points en jeu, ça tient à si peu de chose, a encore répété Lucien Favre. On fera un bilan en fin de saison. Avant, il faut jouer, pendre des risques, bien défendre, bien presser et ne pas spéculer. »