Paris-Nice en kayak: c’est parti pour l’odyssée solidaire
L’heure du grand départ a sonné. Le coup d’envoi d’un défi hors norme pour le Niçois Frédéric Tounsi, 40 ans, sapeur-pompier à Menton. Un sacré défi pour cet habitué des challenges osés : en octobre, il avait relié Menton et Ajaccio avec un équipier «en trente-quatre heures», en kayak de mer, déjà. C’est avec ce kayak pour seul compagnon que Frédéric s’élance de Villeneuve-Saint-Georges (Essonne), aujourd’hui. Cap sur la baie des Anges, au gré d’une traversée de la France par ses fleuves et canaux, puis le long du littoral méditerranéen. Un parcours de 1 250 km jalonné de 172 écluses, que Frédéric compte franchir en s’aidant d’un chariot. Son kayak gonflable, long de 4,55 m, pèse une bonne vingtaine de kilos. Auxquels viennent s’ajouter plus de 30 kg de matériel. « À chaque fois que je parle de ce ParisNice, on me dit: “Tu prends l’autoroute ?”, sourit Frédéric Tounsi, pour ses impressions d’avant-départ. Beaucoup de gens pensent que ce n’est pas possible. D’autres l’ont pourtant déjà fait, mais pas sur ce parcours. » Un parcours semé d’embûches. Certains canaux non nettoyés sont impropres à la navigation. Frédéric devra sans doute renoncer à une portion de son périple. « Le seul point qui m’inquiète, c’est la mer. Si elle est démontée… On verra ! Je m’adapterai aux conditions. »
« Un défi humain »
S’adapter. À l’image de son projet au grand coeur. Frédéric Tounsi comptait pagayer au profit de Camille Audibert, jeune Niçoise handicapée. Son odyssée solidaire se fait finalement au profit d’un autre bénéficiaire. Un jeune homme, handicapé lui aussi, à qui l’association Exploits sans frontières va ainsi offrir la joëlette, siège monté sur une roue et muni de poignées, qui permet des ascensions en montagne. Un beau geste soutenu par Trail pour tous et la Ville de Nice. Pour l’heure, place à l’exploit sportif. « Mon but, c’est le défi humain, c’est de repousser mes limites, vise Frédéric. Ça passe par des douleurs pas possibles les deux, trois premiers jours. Après, comme dit Mike Horn, c’est le moral qui prend le dessus… » Sa récompense ? « S’évader. Éteindre mon portable et utiliser mes douze heures de navigation quotidiennes comme je veux. Être autonome, bivouaquer et, j’espère, rencontrer des gens.» Frédéric conclut, les yeux pétillants : « Parfois, il n’y a pas besoin de partir loin pour vivre une aventure. »