Nice-Matin (Cannes)

Port Canto : les poissons en couveuse

Les larves pourront se développer pendant un temps dans les cages de nourriture avant de reprendre le large

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

À

la question : un port peut-il participer à la croissance des poissons ? Canto répond oui et s’attelle à le prouver dans les mois à venir. Hier matin, l’équipe de la structure et la société Ecocean ont installé quarante-trois petites nurseries le long des quais et sous les pontons. Principe de l’équipement : une cage en acier remplie de coquilles d’huîtres doublée d’une cage de protection visant à protéger les visiteurs d’éventuels prédateurs. « En temps normal, les larves viennent du large et cherchent des habitats dans les ports. Mais dans 40 % des cas, elles se heurtent à des quais droits qui ne peuvent pas les accueillir et elles repartent ou meurent. Grâce à ces nurseries, également appelées « biohuts», elles pourront se nourrir et se développer » explique Yann de la société Ecocean. Lorsque

‘‘ les larves seront suffisamme­nt grandes elles pourront ainsi reprendre le large pour aller vivre leur vie de daurades, loups ou sars adultes. On est bien loin, avec cette expérience, de l’idée qu’un port est pollué… « En fait, on franchit même une étape supérieure en pensant qu’il peut contribuer à la biodiversi­té » s’enthousias­me le représenta­nt d’Ecocean. Bien sûr l’efficacité du procédé sera vérifiée : « Trois fois par an, pendant quatre ans, des scientifiq­ues viendront se rendre compte de l‘abondance des larves et de leur diversité. »

Un pas de plus vers un « Port propre »

Sachant quand même que Cannes est le quinzième port à accueillir une nurserie. « L’observatio­n des scientifiq­ues nous permettra également de vérifier quelles zones fonctionne­nt mieux que d’autres et de réajuster le tir » explique encore la société Ecocean. Avec cette installati­on, le port Canto avance encore d’un pas dans la démarche « Port propre » qu’il a engagée il y a quelques années. La nurserie lui permet déjà de bénéficier de l’appellatio­n Nappex saluant les ports qui décident de devenir exemplaire­s en intégrant la biodiversi­té dans la démarche. D’autres actions ont déjà été menées dans ce sens. Ce weekend par exemple, le nettoyeur des mers « Jellyfishb­ot » a commencé à ramasser avec un filet, les déchets flottants à la surface du port. À cette occasion des ateliers de sensibilis­ation ont été organisés sur l’esplanade. Cela dit, l’installati­on des biohuts a également fait l’objet de sensibilis­ation à destinatio­n des écoliers de Marcel Pagnol à La Bocca. Dans un autre domaine, la Ville a également signé la charte Pelagos visant à la préservati­on des fonds marins. Avec sa campagne « Ici commence la mer », elle sensibilis­e le public aux conséquenc­es des déchets jetés dans les caniveaux et qui vont polluer la Méditerran­ée. Elle distribue chaque année des cendriers portables afin que les mégots ne stagnent pas sur les plages… Bref elle veille à ce que la démarche de préservati­on du milieu aquatique soit la plus complète possible et la plus cohérente.

L’efficacité du procédé vérifié  fois par an ”

‘‘ Un port peut contribuer à la biodiversi­té ! ”

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(Photos Rémy Dubas Océan et GT)
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