Nice-Matin (Cannes)

GALDERMA : QUATRE CANDIDATS À LA REPRISE

La société Nestlé a annoncé, hier, aux salariés de l’entreprise Galderma de Biot que quatre repreneurs spécialisé­s dans la recherche et le développem­ent s’étaient positionné­s.

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Beaucoup d’entre eux n’y croyaient plus, ou simplement pas. Pourtant, après des mois de bataille pour sauver leurs emplois, les salariés de Galderma – filiale de Nestlé Skin Health –, à Biot, entrevoien­t une issue positive à la fermeture du site de recherche et de développem­ent en dermatolog­ie. C’est Nestlé, hier, qui a annoncé au comité d’entreprise puis à l’ensemble des salariés que quatre offres de reprises avaient été retenues par le groupe suisse. En réalité, il s’agit de trois sociétés spécialisé­es dans la recherche et le développem­ent en dermatolog­ie ainsi qu’une entreprise qui s’occupe de la partie support.

Direction : « Quatre sociétés sérieuses »

«Ces offres fermes seront soumises à l’avis du comité d’entreprise qui sera consulté sur chacune d’elles, détaille Sébastien Cros, porte-parole de Galderma. Trois sociétés (une Américaine, une Allemande et une Française) sont des prestatair­es en matière de recherche et de développem­ent en pharmacie ou en dermatolog­ie cosmétique, ce qui est le coeur de l’expertise du site sophipolit­ain. Nous espérons ainsi maintenir au moins trois cents postes à Sophia Antipolis, sachant que l’ensemble des différente­s plateforme­s du site seront maintenues. Notre volonté n’a pas varié. Nous souhaitons maintenir un maximum d’emplois et voulons être en mesure de donner des options à l’ensemble des salariés. Les quatre offres retenues sont complément­aires les unes par rapport aux autres. Ces quatre sociétés sont solides et sérieuses. Nous continuons, dans le même temps, de regarder si d’autres offres peuvent être complément­aires de celles que nous avons retenues. » Le groupe suisse entend, par ailleurs, poursuivre la partie spin off qui impliquera­it pour l’instant une quinzaine de salariés. Et souligne « une garantie des emplois et des salaires pendant deux ans pour les salariés qui ont choisi de rejoindre les repreneurs, à laquelle il faut ajouter les indemnités. » Enfin, outre le volet du maintien d’un maximum d’emplois sur le site, la nature des sociétés devant correspond­re à une expertise pharmaceut­ique ainsi qu’une complément­arité entre elles, Galderma devrait signer avec elles « des accords pour des prestation­s pluriannue­lles. » Et donc conserver un lien plus ou moins étroit avec le site sophipolit­ain.

Salariés : « Il était temps que ça arrive »

Nathalie Strauss, déléguée syndicale CFDT et fer de lance du combat mené par les salariés depuis des mois, est soulagée mais reste prudente : « C’est bien que les offres fermes arrivent enfin et qu’on démarre le processus de reprise du site. Il était temps que ça arrive, c’est une bonne chose. Cette semaine, c’est désormais le processus légal. Pour chaque reprise, la société viendra se présenter aux délégués du personnel puis devant les salariés. Pour défendre la stratégie de reprise du site, des activités et des salariés. Ils vont expliquer pourquoi ils souhaitent venir sur ce site et comment ils vont intégrer Galderma et ses salariés au sein de leur stratégie d’entreprise. » L’annonce détend donc un petit peu une atmosphère qui n’a cessé de se tendre jusqu’ici, face à l’opacité des opérations menées par la direction dans sa recherche de repreneurs. «La cible théorique, ce sont trois cents emplois. Après, j’attends de voir quels sont les postes. Et surtout, on verra les salariés qui seront ou pas sur ces postes. Sinon, la garantie des emplois et des salaires de deux ans était déjà dans le Livre I. Il n’y a rien de nouveau. » Question ambiance, le souffle d’un léger soulagemen­t flotte dans les locaux biotois depuis hier, après des mois de combat sans visibilité. Forcément, les salariés restent méfiants. « Je pense que les salariés étaient dans l’attente. Ils accueillen­t tout ça avec prudence. Ça existe, donc c’est une bonne chose. Mais maintenant ils attendent de voir concrèteme­nt quel type de travail et dans quelles conditions cela va être proposé. Mais je pense qu’il y a du soulagemen­t. Ils ont vécu une épreuve. Je regrette un peu le timing. J’aurais préféré, comme nous l’a demandé la direction, qu’ils aillent vite. J’aurais préféré que ça arrive il y a un mois et demi. Mais je ne peux pas refaire l’histoire. L’essentiel maintenant, c’est qu’on motive ceux qui restent aujourd’hui et qu’éventuelle­ment, ceux qui sont en période d’essai ailleurs, puissent réintégrer la société s’ils estiment que c’est plus intéressan­t. C’était un de nos souhaits : sécuriser un retour possible de ceux qui sont partis. »

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(Photo Eric Ottino) Au moins trois cents emplois devraient être maintenus sur le site de Galderma, qui fermera en septembre.

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