Douze personnes arrêtées après la fusillade de 2017
Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2017, une Citroën C4 Cactus avait été criblée de balles route de Grasse, à Vallauris, tout près du centre technique de la ville. À l’intérieur, un père de 51 ans et son fils de 28 ans, deux victimes connues de la police et de la justice (trafic de stupéfiants, braquage, vols aggravés, séquestration, port d’arme prohibé). La voiture prise pour cible est curieusement la propriété d’un malfaiteur corse. Le quinquagénaire Boubakeur Abchi, atteint d’une balle dans la tête, s’en sortira miraculeusement après avoir été longtemps dans un état critique. Dix mois plus tard, la police judiciaire de Nice, avec l’aval d’un juge d’instruction de la Juridiction interrégional spécialisée de Marseille, est entrée en force dans un camp de gens du voyage, hier matin, au lever du soleil, à Mougins. Sur les douze personnes appréhendées, parmi lesquelles les enquêteurs pensent avoir identifié le ou les tireurs, une femme enceinte a été rapidement relâchée. Les autres suspects sont en garde à vue, interrogés par les policiers de la brigade criminelle.
Enquête complexe
Sur les lieux de la fusillade, les enquêteurs avaient ramassé de nombreuses douilles de 9 mm. Impossible de compter sur la coopération des victimes. Au point que plusieurs personnes de leur entourage s’étaient retrouvées, à l’époque du guet-apens, en garde à vue. A partir de ces maigres indices, la police judiciaire a reconstitué le scénario et établi qu’une dangereuse rivalité opposait deux clans depuis quelques semaines avant la fusillade. Des membres de la communauté gitane étaient, semble-t-il, sous pression sur fond de trafic de stupéfiants. Ils auraient alors appliqué la maxime latine si vis pacem, para belum: « Si tu veux la paix, prépare la guerre. » Une guerre d’intimidation qui s’est traduite par une double tentative d’assassinat en passe d’être élucidée.