Le risque sanitaire des décharges sauvages
Magazine Envoyé spécial, sur France 2, a rencontré ceux qui luttent contre les déchets qui défigurent leur quartier
Diffusé ce soir sur France 2, Décharges sauvages : pas de ça
chez moi! résume l’ exaspération des riverains devant l’ impuissancedes autorités à gérer le déversement sauvage de déchets industriels. Envoyé spécial a suivi les démarches tenaces d’individus et de collectifs citoyens. Inquiets des risques sanitaires, de simples citoyens fouillent eux-mêmes les décharges à la recherche d’indices pour tenter de confondre les pollueurs. L’ exaspération est à son comble face à l’ inertie déconcertante des collectivités territorialeset au manque d’ effectif de la police de l’environnement. Près de Paris, dans le Var et à Marseille, le journaliste Romain Boutilly a suivi l’action de trois de ces« justiciers des déchets ». L’ association Rives de Seine nature environnement a porté plainte auprès du procureur de la République contre les dépôts d’ ordures sur la plaine agricole deCarrières-sous-Poissy,dans les Yvelines. Le nettoyage étant estimé à 1 million d’euros, quelle commune environnante paiera la note ? Jean ni ne Blondel oeuvre au sein de France nature environnement,qui a permis d’ incarcérer neuf personnes en lien avec les chantiers du tunnel de Monaco et du tramway de Nice. La dame de 80 ans alerte également sur les propositions de remblai auprès d’ agriculteurs endettés. «Quand des sociétés déversent gratuitement de la terre, il y a fort à parier qu’elle a été concassée mais renferme amiante, bitumeux ou plastiques, précise Romain Boutilly. Un camion de décharge et retraitement coûte entre 200 et 500 euros aux entreprises de BTP. Souvent elles sous-traitent l’enlèvement de ces déchets de chantiers à des entrepreneurs plus ou moins véreux. » Ainsi personne n’est responsable et l’ opacité règne. La loi préconise deux ans de prison et 75000 euros d’ amende. Encore faut-il identifier clairement les coupables et les prendreen flagrant délit. Favorable s aux travaux, les municipalités ne sont-elles pas tentées de fermer les yeux ? Jean-Yves Sayag, alias l’humoriste Jys le Marseillais, alerte en postant vidéos et images choc des boulevards de Marseille sur les réseaux sociaux. Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, a installé le 22 mai dernier un groupe de travail pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets et élaborer des mesures pour renforcer les outils de contrôle et de sanction…