Nice-Matin (Cannes)

Nico de Andrea : l’homme des platines

Un remix des Cités d’Or par Bob Sinclar et un jeune cannois… cocktail détonnant qui présage peut-être le tube de l’été ! Rencontre avec Nico de Andrea, qui garde les pieds sur terre

- CLARA INGARGIOLA-RAYMOND

Nom de scène : Nico de Andrea. À la ville, Nicolas Mélières,  ans. Artiste à part entière. Il partage avec le public, la musique avant tout. Mais aussi les moments. Des bancs du lycée Carnot au studio de Bob Sinclar, le Cannois a grandi. Timide, on ne l’imagine pas en bête de scène. Et pourtant ! DJ, compositeu­r et producteur d’événements, il multiplie les casquettes. Rencontre.

C’est dans la cité des Festivals que tout a commencé. Après un stage d’initiation au mixage alors qu’il avait 15 ans. Les platines sont devenues les fidèles alliées de Nico de Andrea. Après des études à Nice, il a sauté le pas. Et sans filet ! Il a fait de la musique son métier. Sa méthode : taper aux portes pour se créer un carnet de contacts. « Quand j’étais plus jeune, j’envoyais des mails avec mes compo à Bob Sinclar. À ma grande surprise, il m’a répondu, on s’est rencontrés, j’ai fait des remix pour lui… Jusqu’à ce qu’on finisse par faire de la musique ensemble. » Leur projet : City of Gold. Flûtes et guitares s’accordent sur une reprise des Cité d’or de notre enfance.

Ils joueront ensemble ce morceau latino le 7 juillet au Pacha à Ibiza, juste après sa sortie. Un grand moment pour Nicolas. « C’est un honneur de bosser avec lui. Il m’envoie les parties séparées du morceau et je les retravaill­e. Il teste les versions devant son public, et me fait des retours. Je pense qu’il apprécie ma sensibilit­é musicale, mais ça reste lui le patron, le décisionna­ire. Avec ses 50 tubes mondiaux, il sait ce qui marche et je lui fais entièremen­t confiance. » Nico reproduit l’attitude positive de son idole. Sympathiqu­e. Accessible. Quand il reçoit les morceaux de jeunes artistes, il les conseille, leur donne des contacts. L’entraide avant tout. « On a une bonne énergie dans le sud de la France. Les jeunes talents ne doivent pas avoir peur de frapper aux portes. On a souvent de bonnes surprises ». C’est dans cette idée qu’il a réalisé son nouveau single, The Shape. La chanteuse : Emma Carn. Une Australien­ne repérée sur Youtube qui a accepté d’enregistre­r pour lui.

Dans le Top 50 de 20 pays

Un morceau mélancoliq­ue et entraînant sur une reprise de Shape Of My Heart de Sting. Sorti il y a deux mois, il cartonne : « près d’un million de streams sur les plateforme­s, et positionné dans le top 50 de 20 pays. » Un titre qu’il joue lors de ses prestation­s, des bars cannois jusqu’au bout du monde. Car le DJ local s’exporte dans le monde entier : des “sets” en Chine, aux États-Unis ou en Europe… Sa musique est universell­e. «J’aime partager. À la fin d’une soirée, quand on me demande où réécouter ma musique, j’ai tout gagné. » Le Cannois a aussi “donné” des parties de son morceau à d’autres DJ pour qu’ils «emmènent le morceau plus loin », qu’ils le remixent pour toucher tous les publics. La maison de disque Spinnin’ Records lui a proposé de réaliser un clip, disponible depuis peu sur internet. C’est grâce à sa déterminat­ion qu’il a gravi les échelons et qu’il partage aujourd’hui la scène de grands de la musique.

Trois sets avec Bruno Mars

Martin Solveig, David Guetta, Alicia Keys, Pharrell Williams… Et prochainem­ent Bruno Mars pour la troisième fois ! Des expérience­s enrichissa­ntes mais compliquée­s. «On ne tisse pas vraiment de lien car on ne se parle que deux minutes avant le show. Il me chuchote deux ou trois indication­s. Je comprends la moitié de ce qu’il me dit puis il part en courant sur scène, et je dois me débrouille­r. C’est très stressant mais ça reste magique!» Bien entouré, le jeune homme gère seul la logistique. Pas moins de 150 dates par an! En début de semaine, il compose de nouveaux morceaux dans son studio à Cannes avec musiciens, auteurs et compositeu­rs. Son objectif ? Créer des sons totalement originaux. Il est aussi producteur de certains événements comme le pop art au Jimmy’z à Monaco.

« J’ai saisi ma chance »

C’est sur la Côte d’Azur que Nico a pu tisser son réseau. Aujourd’hui, il joue au festival du film de Toronto ou lors de grands prix de F1. Le plus dur ? Sortir de son image de DJ pour devenir un artiste et toucher le grand public. Pour cela, il veut passer par la production de musique, les radios et télévision­s. « On me booke pour mon profil de DJ, mais pas pour ma musique à 100 %. J’aimerais jouer toutes mes compositio­ns dans un showcase en live où les gens m’attendraie­nt, ce serait génial. » Pour lui, le plus important est de faire ce qui lui plaît. «Tout se fait à l’humain, à la sympathie, avec un peu de culot et de bonne volonté. Les opportunit­és que j’ai aujourd’hui sont dues au fait j’ai saisi ma chance. Et puis quand tu mets des émotions dans ta musique, quand ça te touche personnell­ement, il y a de fortes chances que ça en touche d’autres. »

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