COUPE DU MONDE : C’EST PARTI
Venu affronter les journalistes, l’attaquant de l’équipe de France a conquis son auditoire. Ce môme vient d’une autre planète
Coup d’envoi aujourd’hui à Moscou (17 h, heure française) de la 21 e édition avec le match Russie - Arabie saoudite.
En trente ans d’équipe de France, je n’ai jamais vu une telle aisance, une telle faculté à répondre avec autant de calme et de précision. Ce gamin, il est incroyable. » « A ce rythme, il est président de la Républiqueà40ans.» Après vingt-cinq minutes de questions-réponses avec les journalistes, Kylian Mbappé a mis tout le monde d’accord, comme une évidence. On a cru un moment que la salle allait même se lever. Quelle aura ! Casquette vissée sur la tête, bras croisés et sourire de rigueur avant chaque prise de parole, l’attaquant du Paris Saint-Germain, qui a grandi de quelques centimètres depuis son départ de Monaco, a rapidement mis fin au suspense entourant sa participation à la rencontre contre l’Australie. La veille, suite à un contact avec Adil Rami, il avait dû quitter la séance d’entraînement en boudant puis en jetant sa chasuble de rage au sol. «Je voulais juste participer au tournoi et surtout le gagner, voilà tout », a-t-il confié, évacuant également la polémique d’une supposée guéguerre entre Marseillais et Parisiens. « C’est déjà arrivé, ça arrive et ça arrivera encore. Aujourd’hui, tout prend des proportions incroyables. J’ai donc voulu dégonfler tout ça rapidement. Il n’y a pas mort d’homme, non plus, rien de bien méchant. Entre nous, en ce moment, on ne parle pas du tout de club. »
« Le numéro , je l’ai choisi »
Mbappé a ensuite été questionné sur son choix d’endosser le numéro dix de son idole Zinedine Zidane pour cette Coupe du monde. Une décision forte qu’il a, là encore, expliquée avec une assurance assez déconcertante. « Oui, oui, c’est moi qui l’ai choisi. Il n’y avait personne à l’horizon, alors, je ne me suis pas privé (rires). Je vois plus ça comme un gamin qui aimait ce numéro et qui a le privilège de jouer avec chez les grands. Mais ne vous inquiétez pas, je peux avoir le 29 (celui qu’il avait à Monaco ) ou le 12 (son ancien en équipe de France), ça ne va rien changer dans mon jeu. » Cela ne lui met-il pas de la pression, un tout petit même ? «Je sais ce qu’il représente, mais vous savez je suis habitué à tout ça. C’est mon quotidien. Cela fait partie du métier. Si tu ne gères pas ça, tu n’as qu’à changer de métier. » Un discours qui flirte avec l’arrogance, ce qu’il ne nie pas et assume même. « Je ne vais pas changer ce que certaines personnes peuvent penser. Je peux même les comprendre. Disons que ça ne m’empêche pas de dormir. » Ce fut fluide et déroutant. Ce fut du Kylian Mbappé.