Nice-Matin (Cannes)

Golde de St-Tropez : agressés par des bikers, ils demandent la fin de l’Eurofestiv­al

- CHRISTIANE GEORGES cgeorges@nicematin.fr

Après deux agressions perpétrées lors des rassemblem­ents Harley de 2017 et 2018, un collectif contre l’Eurofestiv­al du golfe de SaintTrope­z s’est créé. L’une des victimes porte encore les stigmates des coups qu’il a reçus, l’autre arbore une large cicatrice au niveau du genou. Leur tort? Avoir eu la malchance de croiser des bikers qui les ont molestés gratuiteme­nt. Le premier, Jean-Luc Del Nero, 68 ans, s’est fait tabasser le 8 juin dernier devant son petitfils de trois ans, après avoir fait remarquer à un groupe de motards qu’ils roulaient en sens interdit, sur le chemin Saint-Joseph à Grimaud. Le second, M. G. (1), 77 ans, a vécu le même genre de mésaventur­e à La Garde-Freinet, lors de l’EuroFestiv­al 2017 : le 15 mai exactement à 9 h. « Parce que j’ai klaxonné contre des motards qui restaient immobiles au feu vert, ils m’ont poursuivi et l’un d’eux m’a explosé le plateau tibial à coup de botte ». Depuis M. G. boite et a une carte handicapé . Son épouse, présente elle aussi, vit dans une peur permanente.

‘‘Manifestat­ion à haut risque’’

Fortement marquées par ce qui leur est arrivé, ces trois personnes ont décidé de monter un collectif contre l’événement et invitent les autres victimes à se manifester : « Comme il semble difficile de limiter le nombre de bikers qui viennent à l’EuroFestiv­al, autant annuler ce rendez-vous. Nous partons du postulat qu’il est impossible de maîtriser autant de personnes. Nous reconnaiss­ons que sur les 10 000 qui viennent, 9 000 sont irréprocha­bles mais ça fait des centaines avec un potentiel de dangerosit­é. Soit sous l’emprise d’alcool ou d’autres substances, soit par effet de groupe, soit par agressivit­é. Nous estimons donc que cette manifestat­ion est à haut risque », clament-ils. Certificat­s signés par le médecin légiste et dépôt de plainte en main, les deux hommes agressés attestent de la véracité de leurs propos. M. Del Nero a désormais devant lui un long chemin à parcourir pour que justice lui soit rendue. Les gendarmes sont d’ailleurs toujours à la recherche de ses assaillant­s. De leur côté, les époux G. et leur avocat ont constitué un lourd dossier, dans la perspectiv­e du traitement de leur affaire devant le tribunal de Draguignan. Leurs agresseurs, des hommes de nationalit­é belge de 30 à 50 ans, avaient été cueillis sur le fait par les gendarmes, grâce à un appel de Mme G. et comparaîtr­ont libres devant le tribunal. Plus d’un an après les faits, leur affaire n’est toujours pas instruite.

1. Traumatisé­s par ce qui leur est arrivé, M. G. et son épouse préfèrent rester anonymes.

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Les chirurgien­s ont posé sept broches, une plaque et des vis dans le tibia de M. G. (DR)
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(C. G.) Plus d’une semaine après son agression, M. Del Nero porte encore de larges hématomes sur le corps et le visage.

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