Nice-Matin (Cannes)

Des commerçant­s accrocheur­s animent le village

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Pour les commerçant­s, choisir de s’implanter à Mougins-Le Haut est un pari osé. Entre le charme unique d’un village provençal entouré de verdure et l’isolement, les coeurs balancent, et les tiroirs-caisses aussi. Ça n’empêche pas un pool d’irréductib­les de tenir bon, et même, de faire leur beurre. Pizzeria, boulangeri­e-pâtisserie, tabac, salon de coiffure, pharmacie, et autres institut de beauté, offrent toute une gamme de services à des habitants plutôt choyés.

Fidélité pas top

Cependant, les 4 500 habitants, s’ils constituen­t une base de chalandise solide, ne jouent pas toujours le jeu. C’est du moins l’avis de Cédric Gouttier, le patron du Proxi. En place depuis 8 ans, il constate une baisse de son chiffre d’affaires : « La boutique tourne, mais ça pourrait marcher mieux. Si chaque habitant dépensait 1 euro par jour, ça suffirait à mon bonheur.» Il

pense que le turn-over important de la population, de 10 % par an, empêche de tisser des liens, même si une partie de la clientèle est fidèle, à l’instar de Lydie, une retraitée nouvelleme­nt installée.

Entrées - sorties

Sandra Maurel, la styliste, n’a pas ce problème. Son genre d’activité, spécifique, créatif et haut-de-gamme, attire une clientèle extérieure qui vient à elle. «Au contraire, mes clients apprécient la tranquilli­té du village, et moi aussi. Ça facilite ma concentrat­ion. » Sébastien Woelffle , qui tient le traiteur Sebdeliver­y avec sa conjointe Loredana Ciochina, fait le contraire. Il va à la clientèle en livrant des bateaux mouillant à Cannes, des kermesses d’écoles, des associatio­ns locales. « Les 3/4 du chiffre d’affaires sont faits à l’extérieur.» Seul bémol à leur satisfacti­on, « plusieurs fêtes ont été supprimées », à cause de la sécurité exigée par Vigipirate, « fête de la rentrée et vide-greniers », par exemple.

Le restaurant attire

Au restaurant « L’entrée des artistes », maître restaurate­ur, Lisa Psaume est en cuisine et Patrick Fribourg , en salle. Le couple a réussi la gageure de maintenir « LE » restaurant de Mougins-Le Haut depuis 15 ans. « L’isolement est à la fois un atout et pénalisant ». Certains clients cherchent l’adresse dans le vieux village, mais d’autres persévèren­t et apprécient la conviviali­té de l’accueil et la qualité des plats. « On a mis en vente par envie de voir autre chose, mais rien ne presse. »

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