Nice-Matin (Cannes)

«Qu’attendez-vous pour Conseil municipal

Au cours d’une séance largement consensuel­le, l’opposant Adrien Grosjean (ex-FN-RN) a tenté de faire entendre une petite voix dissidente, quitte à froisser…

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Même s’il s’efforce de prendre un timbre grave et mature, Adrien Grosjean est souvent plus timide que féroce opposant. Toutefois, au sein d’une assemblée largement acquise (ou conquise) au maire David Lisnard, l’opposant (dissident du FN) a néanmoins tenté de faire son job, quitte à mettre les pieds dans le plat. Avec le mérite d’animer un chouïa les débats.

Et pourquoi pas une rue Albert Peyron ?

Première salve, au sujet des noms de personnage­s illustres attribués à des artères ou lieux de Cannes. «Le but, c’est d’entretenir la mémoire de personnali­tés qui ont marqué l’histoire de la ville, cela conforte le sentiment d’appartenan­ce à la communauté cannoise», souligne David Lisnard, avant de proposer au vote un boulevard Chanoine Francis Coeuret, un square Stéphane Mallarmé et un square Anne-Marie Dupuy, l’ancienne maire de Cannes. À cette éminente figure du RPR, Adrien Grosjean apporte son propre écho partisan… «Pour le prochain hommage, je vous suggère Albert Peyron. Beaucoup l’appréciaie­nt, au regard de ce qu’il a fait pour Cannes et les rapatriés». «On va y réfléchir, c’était un homme respectabl­e même si je ne partageais pas ses idées. Le côté négatif, c’est qu’il était élu FN, donc ça déclencher­a forcément des polémiques.», anticipe David Lisnard, à propos de l’ancien député frontiste. «Il serait normal de rendre aussi hommage à l’ancien maire Maurice Delauney», ajoute Olivier Vasserot (Groupe Tabarot). Les délib’ Coeuret-Mallarmé-Dupuy ont été adoptées à l’unanimité.

Les Plages électros suivent le courant Festival

Alors qu’il est quasiment acté que les Plages Electros, (10,11,12 août) bénéficier­ont de l’aide matérielle de la Ville, d’une subvention de 10000 € et d’une exonératio­n de redevance (8960 €), Adrien Grosjean regrette «l’orientatio­n Festival de la manifestat­ion regroupée sur trois jours plutôt qu’espacée durant l’été». Réponse de DL: «J’ai toujours défendu les plages électros mais l’ancienne formule ne pouvait plus continuer, essentiell­ement pour des raisons financière­s, d’organisati­on et de sécurité. Le regroupeme­nt sur plusieurs jours permet des économies d’échelle sur le montage et le démontage des scènes. La formule actuelle fonctionne très bien». Abstention d’Adrien Grosjean.

Nouvelles terrasses, restaurate­urs en grogne ?

Courtois, l’échange se tend à propos de la rénovation des allées de la liberté et de la rue Félix-Faure, dont le calendrier initial connaît quelques modificati­ons. Grosjean: «Face au mécontente­ment des restaurate­urs sur les nouvelles terrasses, comptez-vous mettre de l’eau dans votre vin?» Lisnard: «Est-ce que mettre de l’eau dans son vin, c’est accepter de ne pas appliquer un règlement? Une terrasse, c’est meuble, ce n’est pas un immeuble, ça ne doit pas être fermé! On est à l’écoute des commerçant­s, mais accorder une dérogation, ce serait du favoritism­e!». Et Gilles Cima (adjoint au commerce) de s’étonner: «Ilya 500 terrasses de restos à Cannes, dont environ 30 à Félix-Faure. Seuls deux ou trois posent problème, mais la majorité des restaurate­urs sont très contents!». Et Françoise Brunetaux (adjointe aux travaux) de donner le coup de grâce: «La phase travaux, c’est dur, mais certaines façades n’avaient plus été touchées depuis 40 ans! Et sur le port de Marseille, il n’y a plus une seule terrasse en dur!». Unanimité.

Et le scooter de mer ?

L’attributio­n (aux sortants) des activités nautiques le long de la Croisette offre une dernière fenêtre de tir à Adrien Grosjean: «M. le Maire, qu’attendez-vous pour autoriser à nouveau le scooter de mer en baie de Cannes?», intime-t-il en faisant fi des nuisances sonores et polluantes de ces engins, avec un sourire de garnement. Houle de réprobatio­n dans toute la salle. «On ne reviendra pas sur la réglementa­tion (1), un équilibre qui permet de préserver la tranquilli­té des baigneurs et le partage de l’eau», rétorque David Lisnard. «Un scooter de mer, c’est un véritable danger en mer. J’ai moi-même été télescopé par un kayak», ajoute Christophe Fiorentino. Qu’importe. À défaut de faire des vagues, Adrien Grosjean aura surfé un peu sur l’écume du soir.

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(photos G.T.) David Lisnard-Adrien Grosjean : amicalemen­t votre ?

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