Nice-Matin (Cannes)

VALLAURIS-GOLFE-JUAN Pas d’alcool Chez Nonas mais une fermeture dès  heures

Le commerce de Noura Boujnah est visé par un arrêté municipal qui lui impose de fermer deux heures et demi plus tôt que prévu, alors qu’aucune boisson alcoolisée n’est proposé à la vente

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Le débat s’est ouvert lors du dernier conseil municipal (lire notre édition de lundi 18 juin), quand l’élu d’opposition Jean-Noël Falcou (Ensemble pour Vallauris Golfe-Juan) a demandé des précisions sur un arrêté municipal imposant « la fermeture à 22 heures des commerces et des débits de boissons situés dans un secteur défini ». En l’occurrence, il s’agit du coeur historique de la commune et notamment du boulevard Ugo, l’avenue de l’Hôpital, l’avenue Foch ou encore la rue Bel. Pour rappel, l’arrêté est applicable du 15 juin au 15 septembre et vise aussi bien les troubles à l’ordre public comme l’ivresse publique, les bagarres ou le tapage nocturne.

Les gérants ne se sentent pas visés par l’arrêté

Quand Noura Boujnah et son mari Sami ont reçu un document évoquant l’arrêté municipal, le 1er juin dernier, ils ne pensaient pas être concernés, leur commerce n’étant pas un débit d’alcool et n’étant à l’origine d’aucune rixe ni d’aucune plainte à leur connaissan­ce. Le fait d’être installé dans une rue cité par l’arrêté suffisait à ce qu’ils reçoivent le document, selon eux. Deux semaines plus tard, Noura regarde le conseil municipal en ligne et en direct, afin de voir si les élus évoquent l’arrêté. Et éteint son ordinateur, sereine, la majorité ayant fait entendre que seuls les débits de boisson et les établissem­ents à l’origine de bagarres étaient concernés. Alors quand les policiers municipaux sont venus frapper aux portes de leur salon de thé Chez Nonas, ce même vendredi soir, une heure après la fin du conseil municipal, le couple de gérants est resté bouche bée. « On ne vend pas d’alcool. On a d’ailleurs déjà été contrôlé pour ça. Donc quand le maire dit que les débits de boisson sont concernés, on ne se sent pas visé. » Abasourdie, Noura a fait le tour de ses voisins pour qu’ils lui apportent leur soutien. « Ils sont cinq ou six à confirmer que l’on ne cause aucun problème. Je ne suis au courant d’aucune plainte. Et nous n’avons eu aucun différend avec la police, dont le commissari­at est à peine deux rues derrière. » Plus que tout, Noura Boujnah ne comprend pas pourquoi tous les commerçant­s ouvrant tard le soir sont mis dans le même panier. « S’il existait des antécédent­s... mais ce n’est pas le cas. Et les policiers venus vendredi soir nous ont confirmé que tous les commerces des rues citées dans l’arrêté étaient concernés. Sans distinctio­n. »

« On veut juste travailler en paix »

En pleine Coupe du Monde, c’est tout un quartier qui est en émoi et ne peut plus se retrouver autour d’un verre (sans alcool !) afin de refaire les matchs. « Pour nous, l’été, le soir est un moment important. Pourquoi seulement tel ou tel secteur est concerné ? Pourquoi pas toute la ville ? Du bruit, il doit y en avoir un peu. C’est normal. Mais c’est raisonnabl­e. Et puis la plupart de nos clients sont des pères de famille. C’est leur seul moment de détente de la journée. On ne veut pas de problème, juste pouvoir travailler en paix. » Déjà pris en 2015, l’arrêté en question ne concernait pas le salon de thé à l’époque. Ce qui amplifie l’incompréhe­nsion des gérants ainsi que des clients de Chez Nonas. Pour tenter d’arranger les choses, Noura Boujnah a demandé un rendez-vous avec le maire afin, peutêtre, de trouver un terrain d’entente. Affaire à suivre...

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(Photo J. T.) Noura Boujnah ne comprend pas la fermeture de son salon de thé dès  heures.

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