À Grasse, les murs des cellules ont été renforcés…
Hier, la garde des Sceaux n’a pas visité la prison de Grasse. Reproche lui a d’ailleurs été fait de n’être pas restée assez longtemps: « Je vais revenir. » Des mineurs ont récemment démoli en partie les murs de huit cellules, dans le but de «tabasser» un autre détenu. « Invraisemblable ! » , a commenté Mme Belloubet. La maison d’arrêt de Grasse estelle solide? « Eh bien… je l’espère. Non, bien sûr. Nous avons immédiatement pris des mesures et des sondages ont été faits dans d’autres établissements construits de la même manière, pour s’assurer qu’il y avait une solidité certaine. Et à Grasse, des travaux ont été repris. Mais ce qu’il s’est passé est difficilement acceptable.» Dans l’après-midi, la ministre avait pris le temps de rencontrer à Nice les greffiers, puis à Grasse les représentants des barreaux, dans l’intention de les rassurer. Contrat rempli? «Les avocats s’étaient fortement mobilisés, craignant la fermeture du tribunal de Grasse. Ce dont il n’a jamais été question. » Il subsiste toutefois des désaccords sur plusieurs points du projet de réforme de la justice. L’inquiétude des barreaux porte notamment sur l’interdiction, dans un plus grand nombre d’affaires, de saisir un tribunal sans se faire assister par un avocat. Ce qui, sans coup de pouce à l’aide juridictionnelle, risque selon eux d’en décourager. «D’abord, cette représentation obligatoire ne vaudra que pour les contentieux supérieurs à 10000 euros. Cela signifie que beaucoup de litiges du quotidien y échappent. Par ailleurs, nous sommes en train de retravailler sur l’aide juridictionnelle, chantier distinct du projet que je porte.» En résumé, cette réforme compliquera-t-elle l’accès à la justice, comme le redoutent les avocats? « Franchement, c’est exactement l’inverse. Je pense qu’ils ont compris que notre état d’esprit consiste à rendre le meilleur service au justiciable.»