La Provence éternelle dans les seize fontaine

Il règne à Saint-Zacharie un parfum de Provence préservée, la fierté d’un héritage fait de ruelles étroites, du calme gargouillis des fontaines disséminées, de fiers aplombs rocheux, de la fraîcheur de l’ombrage bienvenu de platanes imposants... Ce n’est pas un hasard si Pagnol choisit un magnifique havre zacharien, les sources des Nayes, pour y filmer son épouse Jacqueline – plus habillée qu’Emmanuelle Béart dans la version de Claude Berry – dans la peau de Manon des Sources... Pas un hasard non plus si le propre père de celui qui allait magnifier les paysages de Provence aux yeux du monde entier, Paul Cézanne, est natif du village. À la croisée de tant de chemins provençaux (le Var, Marseille, Aubagne, Aix, Cassis...), Saint-Zacharie a su entretenir ses autres gloires passées, comme le travail de la céramique ou encore le chanteur d’opérette Reda Caire (dont il se murmure qu’au fait de sa gloire, il surpassait Maurice Chevalier en popularité)... Et si vous vous interrogez sur la présence de prime abord étonnante d’une chaussure sur le blason, il ne s’agit pas d’un hommage à l’Étoile sportive, la glorieuse équipe de football locale. « Lou San Sabatoun » est une relique, conservée dans l’église Saint-Jean Batpiste : il s’agit d’une chaussure qui aurait appartenu à la Vierge Marie.

PHOTOS HÉLÈNE DOS SANTOS