Tivoli/Moitry : la Ville contre-attaque
Les élus ont voté : Marie-Claude Moitry bénéficiera de la protection fonctionnelle octroyée dans la procédure intentée par Lionel Tivoli. A son tour, la Ville attaque ce dernier pour diffamation
Prise le doigt dans la confiture à jouer les guèpes piqueuse sur les réseaux sociaux ». « Entorses déontologiques »... Les élus d’opposition Jean-Noël Falcou (Ensemble pour Vallauris Golfe-Juan) et Guy Giraud (Alliance Démocrate) ont rivalisé d’expressions pour stigmatiser la protection fonctionnelle accordée à Marie-Claude Moitry dans le cadre de la procédure de diffamation intentée par Lionel Tivoli. Tout est parti d’un commentaire posté, le 1er avril, par la seconde adjointe sur le Facebook « Fier de vivre à Vallauris Golfe-Juan (06220) » et qu’elle a qualifié par la suite de « blagounette » envers le conseiller régional et municipal d’Antibes, Rassemblement National (Nice-Matin du 20 juillet) .Le résultat ne fait rire personne. Le conseil municipal, réunis lundi soir, a acté : si la justice tranche en faveur de Lionel Tivoli, c’est le contribuable qui paiera. Ce qui fait bondir Guy Giraud : « Les faits relatés dans la note de synthèse sont à notre avis totalement d’ordre privé et détachable de l’exercice de la fonction d’un élu (...) Il n’appartient pas aux contribuables d’assumer la charge financière des dérapages verbaux de cette personne. » Jean-Noël Falcou embraye : «La loi oblige à ce qu’il y ait une enquête administrative avant toute demande de protection fonctionnelle. » « C’est la justice qui tranchera ! Vous interprétez les lois ? » a rétorqué avec force Michelle Salucki. Son adjointe ayant quitté la séance, comme le réglement l’impose, c’est le maire qui a répondu aux attaques qu’elle juge « déloyales en l’absence de la principale intéressée ». « En cas de condamnation, vous devrez prendre des mesures disciplinaires exemplaires pour sanctionner les errements de votre adjointe », poursuit JeanNoël Falcou. « Vous donnez des leçons alors que vous-même avez été condamné par la justice pour diffamation ? » tacle le maire. « J’agissais dans le cadre de l’intérêt général, en partageant des informations du site Mediapart ! (1)», s’enflamme l’opposant.
Le soutien de Pece et Crepin
Après cette passe d’armes, Michelle Salucki a pu compter sur le soutien des deux autres groupes d’opposition. Jean-Lou Pece (Pour que vive Vallauris Golfe-Juan) note que sur les réseaux sociaux le maire et son adjointe sont régulièrement insultées. « J’ai décidé de trouver des circonstances atténuantes d’autant que le commentaire a été rapidement enlevé. Je m’interroge sur l’action de Lionel Tivoli qui va obstruer les tribunaux. Tout cela est politique. On connait son ambition sur la ville. » Lionel Tivoli est dans le public. Aux premières loges. D’ailleurs, les rangs sont bien fournis. Plus une place assise ! Autre soutien pour la majorité : Robert Crépin. Aujourd’hui élu d’un groupe « divers droite », il a été membre du Front National et assure que la décision a été prise, au sein de son groupe : « Nous voterons pour cette délibération ». Il fera de même pour la suivante fraichement rajoutée à l’ordre du jour : une délibération qui autorise le maire à porter plainte, pour le compte de la commune, contre... Lionel Tivoli ! En point de mire, deux publications sur la page Facebook de ce dernier, « contenant des propos diffamatoires publics à l’égard de la commune ». Ce que n’accepte pas Guy Giraud. Avec son groupe, il quitte la séance pour ne pas participer au vote. Jean-Noël Falcou, lui, reste dans la salle mais regrette «unesprit de vengeance ». Michelle Salucki prévient : « Toute atteinte à l’image de la ville sera poursuivie en justice. Qu’on se le dise ! »