Nice-Matin (Cannes)

POURQUOI SONT-ILS SI CRUELS ?

Sévèrement punis, les cas de cruauté se multiplien­t pourtant notamment entre Antibes, Cannes et Grasse

- Dossier : Franck LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Pourtant sévèrement sanctionné­s ( ans de prison, et   € d’amende), les cas de cruauté envers les animaux se multiplien­t dans les Alpes-Maritimes : une attitude que le psychiatre Georges Juttner peut expliquer.

Tout acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est passible de deux ans de prison et de 30000 euros d’amende. Déjà plus de 70000 signataire­s réclament, par pétition, une « punition exemplaire » à l’encontre du Grassois qui, début juillet, a tué à coups de marteau le petit chien de sa compagne. Cacahuète, un yorkshire de neuf ans, avait eu le tort de s’oublier dans leur appartemen­t. Début juin, deux chatons avaient été jetés par la fenêtre d’un immeuble du VieuxGrass­e, leurs cadavres découverts par une voisine. Le 6 mai, une tortue y avait subi le même sort, victime… d’une dispute conjugale. Sa carapace délabrée, elle n’avait même pas supporté le transport vers la clinique vétérinair­e où une bénévole du collectif Urgence pour un animal (UPA 06) espérait la sauver. Partout, des cas de maltraitan­ce soulèvent l’indignatio­n.

Reconnus comme des êtres vivants et sensibles

À Antibes, ce sont des chiots balancés par-dessus la grille du cimetière de Rabiac. Dans la cité des remparts, 10 procédures pour sévices sur animaux et deux pour abandon ont été enregistré­s depuis janvier dernier. À Cannes, une marmotte enfermée dans une poubelle. Au Mas, en novembre 2017, deux ânes et un cheval laissés à l’abandon par leur propriétai­re. Ce dernier a été condamné à verser 2 500 euros, dont 1 500 à l’associatio­n Au service des animaux (ASA 06) et 500 à la Fondation Brigitte Bardot, parties civiles. Dernière violence en date : une femme donnant des coups de pied dans un sac contenant deux chiots d’un mois à Cannes, le weekend du 14 juillet dernier. Quels sont les ressorts qui poussent des individus a priori normalemen­t constitués à infliger de tels traitement­s à des animaux sans défense ? Depuis 2015, ceux-là sont reconnus dans le code civil comme des êtres vivants et sensibles. Les bêtes ne sont pas des choses, ni leur martyre un spectacle à partager sur Internet. Leur salut viendra peutêtre des mêmes réseaux sociaux, utilisés par les défenseurs des animaux comme une caisse de résonance, un relais et une plateforme où l’émotion se met au service d’une mobilisati­on instantané­e. Avec, déjà, des résultats encouragea­nts.

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(Photos ASA  et UPA )

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