La canicule : danger de l’été pour les sans-abri
Parce que la période hivernale n’est pas la seule à présenter un risque pour les personnes sans domicile fixe, le service de l’urgence sociale du CCAS reste en alerte. Prévention et maraudes...
Sacs à dos contre un banc, tshirt loin des épaules. Lorsque le soleil s’affiche au zénith sur la place De-Gaulle d’Antibes, nombreuses sont les silhouettes à se diriger vers les fontaines. Une oasis de fraîcheur urbaine appréciée de tous. Et plus particulièrement de ceux qui n’ont pas de toit. Si l’on parle de la situation complexe des sans domicile fixe durant la période hivernale, il ne faut pas croire qu’elle se facilite au soleil. La misère, non, n’en est pas moins pénible – n’en déplaise à Charles Aznavour. Avec la canicule estampillée vigilance orange niveau 3, les besoins demeurent bien présents. Pour y répondre, le service d’urgence sociale du CCAS de la cité des Remparts a su s’adapter.
80 personnes par jour
« Chaque année nous sommes prêts à faire face à la canicule avec un plan de veille. Donc le déclenchement n’a pas été un chambardement chez nous. Tout était déjà au point », précise Malika Abaïdia, responsable adjointe du service d’urgence sociale en ajoutant : « Le changement, chez nous, c’est l’horaire. On débute plus tôt le matin. Dès 8 heures, les deux agents de la maraude sont sur le pont. » Leur rôle ? Parcourir la commune afin de venir à la rencontre des sans-abri trois demi-journées par semaine. Avec comme mission première : la prévention. Pour ce faire, une centaine de kits fraîcheur sont embarqués dans le véhicule. À l’intérieur : une trousse de secours, un sac isotherme, une bouteille d’eau, une casquette et notamment un plan recensant les fontaines antiboises. Des rendez-vous à points fixes mais pas seulement puisque l’équipe est toujours parée à intervenir lorsque l’urgence se présente: «Lorsque nous allons à la rencontre du public en grande difficulté, nous orientons chacun au besoin vers la structure correspondante. Services hospitaliers, associations… Et également vers notre centre. Le but est aussi de nous faire connaître des nouvelles personnes qui arrivent sur la commune. Qu’elles sachent où nous trouver. » Puisque le site de l’avenue du 11Novembre propose un accueil de jour « entièrement climatisé », avec petit-déjeuner, boissons, collations, douches, lingerie… et bien évidemment suivi avec les travailleurs sociaux. « En ce moment nous accueillons en moyenne 80 personnes par jour ici », indique la responsable adjointe du service qui souligne la philosophie de son équipe de composée de dix-sept personnes. « Notre but est de ne prendre aucun risque. Quoi qu’il advienne. Donc si l’on rencontre quelqu’un qui présente des signes de grande fragilité, nous n’allons pas hésiter et appeler les secours. Quand bien même cette personne affirme ne pas avoir besoin d’aide. » Un axe suivi à la lettre en cette période où le thermostat dépasse allégrement les 32 degrés – comme hier – : « Le soleil peut avoir un impact aussi tragique que le froid. » Entre le risque d’insolation, de brûlures, de déshydratation : nombreux sont les périls. « D’autant plus lorsque l’on se trouve dans un contexte d’alcoolisation ou de prise médicamenteuse. » Du sur-mesure pour répondre aux besoins des plus vulnérables. Tel est le quotidien du service d’urgence sociale qui, n’oublie pas les fidèles compagnons des habitués du bitume. « Nous sommes le seul centre du genre du département à recevoir les animaux. Il y a un espace aménagé et nettoyé avec cinq niches. Des coupelles sont à disposition des propriétaires
pour qu’ils puissent donner à boire à leur animal. »Unespace de répit, histoire de reprendre des forces, de prendre une bouffée d’air frais et trouver une oreille attentive.