Nice-Matin (Cannes)

Éric Serre

- CORINNE JULIEN BOTTONI

Retrouvez cette rubrique qui donne la parole à un habitant de la cité des parfums ou du pays grassois. Aujourd’hui , Eric Serre se souvient de la traverse Victor-Hugo où il a passé sa jeunesse.

Je garde de la traverse Victor-Hugo de merveilleu­x souvenirs. C’était un lieu vraiment particulie­r où l’atmosphère restait encore rurale, relate Éric Serre. Sur le boulevard, existaient deux épiceries, un café-restaurant, un coiffeur, un boucher, un cordonnier, un boulanger, un droguiste qui vendait des bouteilles de gaz, une petite supérette et une librairie. » Quelques femmes utilisent encore le lavoir pour leur lessive quotidienn­e. Eric ne tarit pas d’éloges lorsqu’il se souvient de ses jeunes années, passées au coeur de ce quartier. Il voit le jour le 7 mars 1955, à la clinique Ricord, où Marie-Anne, sa maman est infirmière. Jean, son père travaille à la poste. Le garçonnet fréquente le collège Carnot où il se rend chaque jour à pieds, avant de poursuivre sa scolarité à l’institut Fénelon.

L’étonnant jeu du Pilou

« Je me rappelle nos jeux, dans la traverse et sur une petite sente que l’on nommait le petit chemin. Je rejoignais mes copains pour des parties de foot, d’osselets, de billes et de Pilou. Nous avions récupéré des anciens francs, ces pièces trouées au milieu, dans lesquelles nous faisions passer une ficelle. Nous les envoyions en l’air et les récupérion­s avec le pied en nous les passant de l’un à l’autre. » Fils unique, le petit garçon possède deux chiens et s’intéresse déjà à la nature qu’il rêve de saisir sur l’objectif. «Pour ma première communion, mes parents m’avaient offert un appareil photo que j’ai conservé. Le studio Appollot se trouvait dans la traverse. C’est là que j’ai effectué mon apprentiss­age, tout en prenant des cours par correspond­ance. » Le jeune homme reste une douzaine d’années chez le célèbre photograph­e grassois avant de poursuivre sa formation à Paris, puis aux États-Unis. De retour dans la ville des Parfums, Eric rencontre Marie, une jeune infirmière qui deviendra son épouse. Il ouvre ensuite un magasin de photos, rue Tracastel, avant de travailler dans l’audiovisue­l.

Photograph­e animalier

Désormais à la retraite, Eric toujours passionné par la photograph­ie et la nature, prépare une rétrospect­ive de sa carrière. «Ce sera l’occasion de fêter mes cinquante ans de photograph­ie. Je réunis d’anciens clichés qui évoquent l’ensemble de mon parcours profession­nel. L’exposition se déroulera à Saint-Vallier, au printemps prochain. » Et Eric de dévoiler alors sa passion pour l’argentique et le noir et blanc, tout en rendant hommage à des photograph­es qu’il considère comme ses maîtres : Doisneau, Cartier-Bresson et, bien sûr, Appollot. Marie, son épouse partage son amour de la nature et des animaux. Le couple vit depuis une quinzaine d’années à Saint-Cézaire, dans une ancienne bergerie, au coeur des gorges de la Siagne. Ils protègent leur environnem­ent et font aussi partie de la ligue de protection des oiseaux. « Saisir sur l’objectif, l’envol d’un héron, le saut d’un écureuil, les pantomimes des chiens et des chats sont des moments de bonheur intense. » Des clichés animaliers que l’on ne manquera pas d’admirer au printemps prochain.

 ?? (Photos DR et C.J.-B.) ?? Hier : Eric, en , assis sur les marches de la traverse Victor-Hugo. Aujourd’hui, le photograph­e prépare une rétrospect­ive pour l’année prochaine.
(Photos DR et C.J.-B.) Hier : Eric, en , assis sur les marches de la traverse Victor-Hugo. Aujourd’hui, le photograph­e prépare une rétrospect­ive pour l’année prochaine.

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