David Lisnard, ou le « bordel organisé »
Premier élu à étrenner notre rubrique, qui consiste à mieux connaître sa personnalité au travers des objets et de la décoration qui ornent son principal lieu de travail, côté intime...
Un bureau de maire, c’est un peu comme une cave au trésor, un grenier d’enfance. S’y emmêlent ça et là des photos de familles et des portraits institutionnels. S’y empilent des bouquins personnels et des dossiers publics. S’y imprègne la présence du premier édile, côté pile ou face. Ce petit musée en dit souvent autant sur son locataire, que de longs discours. À Cannes, dans une vaste salle calfeutrée par une double porte capitonnée, David Lisnard passe de nombreuses heures, parfois dès h - Je travaille bien tôt le matin et tard le soir -, dans « un bordel organisé, car je sais où sont les choses ». Pas tout à fait comme chez lui, « j’essaie de m’y sentir à l’aise, d’avoir des repères qui m’apaisent, mais la mairie, c’est la maison du peuple, et je ne suis là que le temps de mon mandat, ce n’est pas un second chez soi. » Sur son bureau, les rapports d’activités des services, et des piles de docs à parapher. Paperasserie fastidieuse et nécessaire, mais l’essentiel n’est peut-être pas là. Plutôt dans cette photo sépia d’un vieux pointu, côté fenêtre sur le vieux port : « C’était la barque de pêcheur de mon grand-père hôtelier au Soleil d’Azur, Raymond Lisnard, qui avait un bassin à truites au Petit-Juas. Un personnage truculent, excessif, fou de Cannes, qui m’emmenait partout avec lui et m’a beaucoup marqué… Cette photo m’a été donnée par mon père. » Des racines bien ancrées…