Enchères Besch: l’art et la manière
La traditionnelle vente estivale se tiendra du 14 au 16 août à l’hôtel Martinez, avec des lots d’exception, tant par leur valeur que par leur charge symbolique
Prestige et rareté seront encore au rendez-vous des enchères Besch, du 14 au 16 août dans les salons de l’hôtel Martinez. Les ventes débuteront par des vins et alcools rares, notamment seize bouteilles Carré d’As Duclot, millésime 2000 (lot 400), dont l’estimation tourne autour de 20 000 €. Autre lot (40) qui risque de faire couler du liquide, un magnum La Tâche 2005, estimé environ 7 600 €. Quoi de mieux pour honorer le vin que des bacchantes ? Celles-ci ne descendent pas de l’Olympe ni de l’antre de Bacchus, mais ont été façonnées dans le plâtre par un autre créateur, l’auguste Rodin, qui en a fait cadeau à son ami Claude Monet. Clou de cette vente intitulée Des impressionnistes aux modernes, l’oeuvre est directement issue de la collection privée du peintre, parmi quatorze lots comprenant des dessins du maître, mais aussi une huile de Pissarro (autre don d’amitié), des peintures papiers d’Eugène boudin ou une boîte à peinture. «Ils proviennent de l’arrière-petit-fils de Monet », certifie Me Besch. Quant aux bacchantes s’enlaçant, elles portent carrément la dédicace suivante : «Au grand maître C. Monet, son ami Rodin». Deux amis, quasiment deux frères nés à deux jours d’intervalle en novembre 1840, qui partageaient une égale passion pour l’art et se portaient un mutuel respect. La sculpture (18x12x17,5 cm) est estimée entre 80 000 et 100 000 €.
Rolex de bodyguard
Le dernier jour est consacré à la bagagerie, marqueterie et bijoux. Avec notamment un magnifique sautoir Chanel de la collection automnehiver 1984-85 (1000 à 1200 € )etune création Sterle en platine avec une émeraude de 12 carats, estimée entre 15000 et 25000 €. Mais la grosse curiosité réside dans une montre Rolex. Pas celle de Jacques Séguéla, n’en déplaise au célèbre publiciste. Mais la Rolex Submariner tirée à seulement trente exemplaires en 2009, sur ordre du Président Chirac, pour commémorer l’existence et la fin du Groupe de sécurité de la Présidence de la République (GSPR), cette unité d’élite qui se chargeait de la protection rapprochée du chef de l’État depuis Mitterrand en 1983. Estimée entre 70 et 72 000 €, en voilà une, en tout cas, qui n’aura pas été portée par Alexandre Benalla...