Nice-Matin (Cannes)

AURIBEAU-SUR-SIAGNE Au-delà des fleurs, toute l’histoire du village

- M.L.M.

Hier, pour leur Fête annuelle de la tubéreuse, les Auribelloi­s ont reçu de la visite. Ils avaient donc soigné l’accueil en donnant aux ruelles ce petit air d’antan si séduisant. Entre la place de l’Aire et le parc communal, les allées et venues n’ont pas manqué. D’un côté, des stands fleurant bon les plantes à parfums. Et offrant l’occasion d’en apprendre davantage sur l’extraction, la distillati­on, l’absolue… « On retrouve la tubéreuse dans de célèbres parfums : Poison de Dior ou encore Giorgio d’Armani », expliquait notamment l’ex-parfumeur Alain Garossi, sur le stand de l’associatio­n Patrimoine vivant du pays de Grasse.

Terre de plantes à parfum

De l’autre, le public pouvait sentir à loisir le capiteux parfum des tubéreuses en pot de Stéphane Rossi venu en habitué. L’exploitant grassois, dont les champs sont dans le Tanneron, a commencé il y a une poignée d’années à faire découvrir l’une des fleurs à parfum les plus chères du monde. «Les plus difficiles aussi à cultiver. Voilà 16 ans que je cultive la tubéreuse en fleur coupée », confiait-il, tandis que Carole Biancalana, exploitant­e en fleurs à parfum installée à Plascassie­r, et marraine de l’édition 2018, piquait symbolique­ment les pétales en compagnie des enfants du village. Des jeunes Auribelloi­s venus sur des poneys et habillés en Provençaux par l’une des doyennes de la commune, Marie Vacance. La procession était conduite par les musiciens Leï Cantarello et les dames aux ombrelles et costumes 1900 des Amis du four du Mitran de Fayence. La compagnie est ensuite allée, symbolique­ment encore, planter une tubéreuse devant la maison de M. Negrin, maire honoraire et ancien courtier. Toute la journée, des jeux et ateliers, ainsi que des balades à poney étaient proposés aux plus jeunes, tandis que des conférence­s, comme celle du sénateur Jean-Pierre Leleux sur la démarche d’inscriptio­n des savoir-faire liés au parfum au patrimoine immatériel de l’Unesco, et vidéos permettaie­nt au plus âgés de découvrir un pan entier de l’histoire du village d’Auribeau : « Les plantes à parfum ont participé de l’économie du village pendant des années. C’était important pour toutes les familles, confiait le maire Jacques Varrone, qui comme tous les enfants du village de son époque, a lui aussi cueilli les fleurs lorsqu’il était jeune. La Centifolia chez nous, le jasmin chez les voisins. »

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(Photos Gilles Traverso) Carole Biancalana et les filles du village en tenues de Provençale­s, devant chez M. Negrín, ancien courtier, où une tubéreuse a été plantée.
 ??  ?? Alain Garossi expliquant les plantes à parfum.
Alain Garossi expliquant les plantes à parfum.
 ??  ?? Leï Cantarello .
Leï Cantarello .

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