Crime Time : quand la réalité dépasse la fiction
Canal+ lance la diffusion de la violente mini série franco brésilien ne récompensé e du Fip ad’ or
Crime Time , à découvrir sur Canal+, raconte l’ascension d’un petit flic devenu vedette de télévision et patron de la pègre locale… Édifiant, ultra-violent, mais tiré d’une histoire vraie. Entretien avec Aurélien Molas, son créateur, coauteur et coproducteur. Crime Time est une série
étrange…
Elle est née de trois événements. La naissance de ma société de productions. Celle de l’appli Studio+, malheureusement disparue aujourd’hui, pour laquelle le groupe Canal+ cherchait du contenu série original et des projets sudaméricains afin de s’implanter làbas. Et un projet auquel j’avais travaillé, inspiré de l’histoire vraie de Wallace Souza. Voulezvous dire que cette histoire horrible est celle d’un homme qui a existé ? Celle d’un ancien policier, présentateur vedette d’une chaîne de télévision de Manaus, élu député après avoir mené une campagne construite sur la lutte contre le crime alors qu’il était luimême un criminel. Ou quand la réalité dépasse la fiction. Comment une équipe française s’y prendelle pour créer une série si brésilienne ? C’est ma très grande fierté. C’est aussi le fruit d’un gros travail avec des équipes brésiliennes, dont une scripte et des comédiens formidables, tels Augusto Madeira, l’acteur principal, célèbre au Brésil, dont le film Troupe d’élite m’a beaucoup inspiré. Le réalisateur vient de la pub. Cela n’a pas été un problème ?
Julien Trousselier s’est emparé de la série, a dirigé ses acteurs
sans parler le portugais, est allé au bout de ses idées et a réussi à gérer ce qui ressemblait plus à un rodéo qu’à un tournage. Pourquoi ditesvous cela ?
Nous devions tourner dans un pays très particulier – j’avais déjà fait Maroni, les fantômes du fleuve en Guyane, mais c’était très différent ; circuler entre les favelas et les quartiers chics de São Paulo ; éviter les embrouilles ; avoir toujours du cash dans nos poches ; réécrire des scènes à l’arrache et conserver notre liberté de création. Tout ça
pour réaliser cette espèce de fantasme du Brésil, sans trop s’éloigner de la réalité.
Une réalité pas très reluisante…
Cela a fait l’objet entre nous d’un vaste débat. Et nous avons opté pour la description d’un Brésil que les grands médias locaux ne souhaitent pas que l’on voie. Après tout, c’est une histoire vraie !