Les commerçants racontent leur village
< Le moulin Baussy : une véritable institution
Un guide touristique du début du siècle dernier incitait déjà les touristes à venir découvrir les lourdes meules, pressoirs et autres scourtins. À l’origine, existaient deux moulins : le premier installé au coeur du village a été détruit voilà quelques années déjà et le second, sis au carrefour des routes de Grasse, de Saint-Cézaire et du Tignet qui existe toujours. « Mon père a repris le moulin Doussan en 1960. Les nouvelles normes, son accès difficile et le manque de places de stationnement l’ont, ensuite, obligé à abandonner le premier site, pour s’installer dans l’ancien moulin Daver, en 1996 », relate Alexandre Baussy qui, avec son frère Gérard, exploite la vénérable institution. Le moulin, c’est avant tout une affaire familiale et chez les Baussy, on est moulinier de père en fils. L’an dernier, la centaine de tonnes d’olives récoltées a donné une huile dont l’odeur et la saveur font le bonheur des autochtones et des touristes. De grands restaurants ont d’ailleurs choisi cette huile d’olive vierge, fruitée et extraite à froid. Le moulin Baussy compte dans sa clientèle des établissements aussi prestigieux que l’Eden Roc et la Réserve. Le magasin aménagé au rez-dechaussée du bâtiment propose un choix de pâte d’olives, de tapenades, de miel de Provence et autres produits régionaux. Mais la place de choix reste dévolue à l’huile et aux olives. Aujourd’hui les amoureux de l’olivier continuent d’augmenter. Sans doute faut-il y voir une prise de conscience des bienfaits de l’huile d’olive sur notre santé. Elle demeure la clef de voûte du régime méditerranéen.
= Guillaume et Elodie, les jeunes épiciers
Elodie et Guillaume ont repris en 2013, l’épicerie du village, un commerce dont l’activité remonte au début du siècle dernier. D’anciennes cartes postales de la rue montrent la boutique et la boucherie attenante déclare Guillaume tout en servant une fidèle cliente. Les deux époux, à peine trentenaires, travaillaient autrefois dans le secteur du tourisme. Rêvant d’exercer une activité commune, c’est sans la moindre hésitation qu’ils ont repris le flambeau, avec la fougue de leur jeunesse et des idées plein la tête. « Nous privilégions les producteurs locaux et travaillons avec une coopérative de la Drôme. Nos clients sont essentiellement des habitués, avec parfois quelques touristes », précise Elodie qui apprécie le contact quotidien avec les villageois. L’échoppe Au fil des saisons offre un vaste éventail de produits alimentaires, ménagers, et primeurs. Un rayon buraliste et un point presse complètent un éventaire qui s’adapte aux desiderata des chalands. Guillaume assure aussi les livraisons dans les alentours, un service bien utile auprès des personnes du troisième âge qui ne peuvent se déplacer. Et après avoir fait vos courses, si votre cabas est trop lourd, le jeune épicier vous accompagnera jusqu’à votre voiture. Demeurer au service de la clientèle, telle est la devise d’Elodie et Guillaume, avec en prime le sourire et l’amabilité. Que demander de plus ?
> Le Café de l’union : le travail en famille
Amélie et Benoît ont repris le Café de l’Union depuis deux ans. Les deux époux originaires du village sont heureux de travailler dans la commune de leur enfance. « C’est avant tout une affaire familiale et nous sommes aidés par ma mère Lucienne, mon oncle Julien et Marcel, son frère. » Trois employés, le chef Thibaud, et deux serveurs Boris et Fiona complètent cette sympathique équipe. « L’ambiance villageoise nous convient très bien et tous les clients sont des habitués, sauf l’été où de nombreux touristes fréquentent notre commune », déclare Amélie tout en installant les couverts sur les tables de la terrasse ombragée. Les jeunes restaurateurs ont élaboré une carte adaptée à la saisonnalité, en privilégiant les produits locaux. « L’entente entre les commerçants s’avère excellente. On utilise l’huile du moulin pour la cuisine, on achète les légumes chez les épiciers qui viennent déjeuner au restaurant. » Une atmosphère qui fait plaisir à voir. « Durant l’hiver, nous organisons des soirées à thème pour animer le village qui fait vraiment partie de notre vie », conclut Amélie.